Vingt-quatre équipes, 76 matchs et un titre européen à la clé : l'Eurobasket débute mercredi dans quatre pays (Lettonie, Chypre, Pologne et Finlande) avec une phase finale à Riga. La compétition s'annonce comme une des plus relevées et denses de l'histoire, avec de nombreux grands noms du basket européen bien présents. Nombreux seront les prétendants pour succéder à l'Espagne. Voici ce qu'il faut savoir de la compétition.

Qui est le favori de cet Euro ?

Si une seule main ne suffit pas pour compter le nombre de candidat au podium, la Serbie semble partir avec une longueur d'avance. Les médaillés de bronze des derniers Jeux Olympiques de Paris ont réuni une armada sans grand absent majeur, mais avec un leader cinq étoiles en la personne de Nikola Jokic. Le pivot des Denver Nuggets a tout gagné en NBA, collectivement (titre en 2023) comme individuellement (trois fois MVP). Il ne lui manque plus qu'un titre avec sa sélection nationale pour parfaire son palmarès. La préparation sans faute des Serbes et leur collection de talent en font l'équipe à abattre. C'était aussi le cas lors de la dernière édition en 2022, pour une élimination retentissante en huitièmes de finale contre l'Italie.

Derrière les Serbes, les champions du monde allemands auront aussi une solide carte à jouer autour de leur tandem NBA Dennis Schröder - Franz Wagner. L'occasion aussi de prendre une revanche sur les JO, terminés au pied du podium après avoir été battus par les Serbes pour la médaille de bronze. La Grèce de Giannis Antetokounmpo et la Slovénie de Luka Doncic ont aussi une superstar dans leurs rangs à même de les porter vers les sommets. La Turquie du pivot de Houston Alperen Sengun est en sérieux progrès. Le tenant du titre espagnol ne peut en dire autant depuis trois ans, mais reste un danger systématique en grande compétition. Un constat qui vaut aussi pour l'équipe de France à l'Eurobasket.

L'équipe de France peut-elle viser le titre sans véritable leader ?

Les Tricolores peuvent se targuer d'être la meilleure nation européenne sur le papier, et sur la foi de leur argent olympique il y a un an. Mais que la 2e place à Paris semble lointaine. Une autre époque, où Nicolas Batum et Nando De Colo n'avaient pas encore mis un terme à leur carrière internationale. Où Victor Wembanyama n'avait pas souffert d'un caillot sanguin qui a mis un terme prématuré à sa saison. Où le secteur intérieur était synonyme de profusion, quand en 2025 il a subi de plein fouet les nombreuses absences (Wembanyama, Gobert, Lessort, Poirier, Diabaté…).

C'est ainsi une nouvelle ère qui s'ouvre avec cet Euro, et Freddy Fauthoux désormais sur le banc. Le coach de la JL Bourg n'a pas vraiment d'autres choix que de miser sur la force et la densité de son collectif, ainsi de la qualité défensive de ses hommes. Symbole absolu de cette homogénéité ? En cinq matchs de préparation, aucun joueur n'atteint les dix points de moyenne ! Une incongruité pour un possible vainqueur, souvent porté par un scoreur désigné. Aux Bleus d'imposer leur patte pour escompter aller loin. Même s'il leur serait plus aisément excusé de ne pas glaner de médaille dans un tel contexte, entre ambition et apprentissage.

Qui sera la surprise de la compétition ?

Dans cette collection de possibles médaillés manque l’hypothèse d'un imprévu, un parcours que personne n'aurait anticipé comme celui de la Pologne, 4e en 2022. Cinquième de la dernière Coupe du monde sans sa star NBA Kristaps Porzingis, la Lettonie pourrait avoir un gros coup à jouer devant son public. Même signaux positifs pour la Finlande qui disputera son premier tour à la maison et misera sur le talent de Lauri Markkanen, époustouflant dans une préparation conclue par 100 % de victoires.
Moins en avant ces dernières années, la Lituanie pourrait avancer relativement cachée avec son effectif expérimenté au plus haut niveau continental. Ce ne sera peut-être pas le point fort de l'équipe d'Israël, mais le talent de son quatuor majeur Deni Avdija - Yam Madar - Khadeen Carrington - Tomer Ginat peut lui faire espérer un joli parcours.

Qui pour être le MVP de cet Euro ?

C'est un scénario quasi invariable : pour trouver le MVP de l'Euro, il faut parcourir l'effectif du champion d'Europe. Il en est ainsi depuis 2005, dernier contre-exemple avec la légende allemande Dirk Nowitzki élu meilleur joueur, malgré la défaite de la Mannschaft en finale. Le MVP sera vraisemblablement issu de NBA. Le génial Nikola Jokic, 31,7 d'évaluation lors du dernier Euro 2022, serait un profil idéal en cas de sacre de la Serbie. Dennis Schröder pourrait doubler la mise après avoir obtenu cette récompense lors de la Coupe du monde 2023, à moins que Franz Wagner ne lui vole la vedette dans un triomphe allemand.
Difficile aussi de ne pas penser à Luka Doncic et Giannis Antetokounmpo, monstres statistiques qui devront se démultiplier pour porter leurs nations, moins riches autour d'eux, vers l'or.

Quels sont les joueurs qui pourraient se révéler ?

Jeunes espoirs du basket européens ou seconds couteaux appelés à prendre du galon, cet Euro va permettre à certains joueurs d'exploser. La jeune garde française ne manque pas de profils, comme Zaccharie Risacher, dont l'apport offensif dans l'aile sera déterminant. Le rival espagnol n'a, lui, pas eu d'autres choix que de confier sa mène à deux gamins de 19 ans, Sergio De Larrea et Mario Saint-Supéry qui seront scrutés de près par les observateurs et les adversaires de la Roja. Saliou Niang aura, lui, l'opportunité de confirmer sa saison de la révélation à Trento dans l'aile de la sélection italienne.

Dans l'ombre de Giannis Antetokounmpo, l'ailier-fort Alexandros Damodurov a été responsabilisé en préparation, alors qu'il vient juste de prendre part à l'Euro U20, avec une place dans le meilleur cinq de la compétition. La Finlande pourrait de son côté lancer dans le grand bain son nouveau grand talent Mikka Muurinen, 18 ans seulement et pétri de talent.