Marathon : L'innovation au niveau des chaussures freinée par World Athletics
La polémique enflant à la suite de la course en moins de deux heures sur la distance du marathon signée par Eliud Kipchoge, World Athletics a décidé de revoir son réglement technique concernant
World Athletics ne pouvait pas rester sans agir. A l’image de ce que la Fédération Internationale de natation a fait en 2010 pour interdire l’utilisation de combinaisons « flottantes » en polyuréthane, World Athletics (ex-IAAF) a décidé de modifier en profondeur ses règlements pour interdire l’utilisation de chaussures qui permettent un meilleur effet rebond afin de « protéger l’intégrité du sport ». Pour parvenir à ce résultat, dont la conséquence directe est l’interdiction du modèle à trois plaques de carbone dans la semelle développé par la marque américaine Nike et utilisé par Eliud Kipchoge à Vienne lors de sa course sur la distance du marathon bouclée en moins de deux heures, World Athletics a décidé d’interdire en compétition les chaussures n’étant pas disponible à la vente pour le grand public depuis moins de quatre mois. Autrement dit, les prototypes sont désormais bannis des courses officielles.
World Athletics prêt à faire évoluer la réglementation
Toutefois, pour ne pas avoir à remettre en cause les records du monde du marathon actuellement détenus par Eliud Kipchoge et Brigid Kosgei, World Athletics va limiter à quatre centimètres l’épaisseur des chaussures autorisées en course. Des semelles qui, désormais, ne pourront plus disposer de plus d’une plaque rigide. Seule concession faite aux fabricants, cette plaque pourra être en plusieurs morceaux s’ils restent sur le même plan. N’étant pas sans conséquences sur la réglementation des chaussures à pointes utilisées sur piste, World Athletics a décidé d’autoriser une deuxième plaque rigide dont le seul but sera la fixation des pointes. Cette nouvelle réglementation sera appelée à évoluer à l’avenir en fonction des résultats des études actuellement en cours et Sebastian Coe et prêt à inviter à la table des discussions les équipementiers. « Il est de notre devoir de préserver l'intégrité des compétitions d'élite en s'assurant que les chaussures portées par les meilleurs athlètes ne confèrent pas une aide ou un avantage injustes, a déclaré le président de World Athletics dans un communiqué. Comme nous entrons dans une année olympique, on ne peut pas interdire des chaussures accessibles depuis un certain temps mais on peut tracer une ligne pour interdire l'utilisation de chaussures allant au-delà de ce qui est sur le marché pendant que nous continuons d'enquêter dessus. » La question de la technologie au soutien de la performance a finalement réussi à s’inviter en athlétisme dix ans après la natation.