Ligue Europa : Nantes doit (enfin) trouver de la constance
Une soirée mémorable contre l'Olympiakos mais aussi une série de matches moyens voire catastrophiques : Nantes doit vite enclencher la vitesse supérieure avant d'aller défier Fribourg.
Dans leur marathon de matches entre Europe et championnat, Nantes s'apprête à vivre huit jours particulièrement délicats avec une double confrontation contre Fribourg, surprenant 2e de Bundesliga, entrecoupée d'un derby dimanche chez des Rennais en confiance. Et visiblement, les Canaris ne sont pas prêts. Ecrasés 4-1 dimanche à Monaco, ils ne peuvent même pas parler d'accident, puisqu'ils avaient déjà sombré face au PSG (3-0), à Lorient (3-2) ou à Bakou contre Qarabag (3-0).
Certes, il y a eu cette soirée magique de retrouvailles avec la scène européenne il y a un mois contre l'Olympiakos, dans un stade de la Beaujoire en feu, qui a chaviré sur le but de la victoire à la 93e minute. Mais l'Olympiakos, balayé 3-0 à domicile par Fribourg, n'était peut-être pas un adversaire si redoutable. A contrario en championnat, Nantes a dû faire avec un calendrier plus corsé que d'autres, puisque sur les neuf premières journées, les Canaris ont affronté les cinq premiers de L1.
"On n'est pas dedans"
Rien n'est donc encore joué mais désormais 3e de son groupe en Ligue Europa et aux portes de la zone rouge en championnat, Nantes n'a plus le droit à l'erreur. L'entraîneur Antoine Kombouaré avait bien tenté de leur regonfler le moral de ses troupes la semaine dernière en affirmant disposer d'un groupe "plus fort que l'an dernier". "Aujourd'hui, on n'est pas à notre place (...). On est capable de faire mieux", avait-il insisté. Mais à Monaco, deux buts encaissés dès les sept premières minutes ont fait voler en éclats tous les beaux discours. Sonné, Kombouaré a dû reconnaître: "On a encore du mal à digérer la saison dernière. On n'est pas dedans. Collectivement, il faut se remettre à mordre".
La perte de Randal Kolo Muani n'explique pas tout, pas plus que la fatigue des longs déplacements de certains internationaux. Plusieurs piliers de la victoire en Coupe de France n'ont pas retrouvé leur niveau de l'an dernier, à commencer par Ludovic Blas. Le métronome du jeu nantais, qui peine à digérer l'échec de son transfert à Lille cet été, n'était pas titulaire à Monaco, même si son entrée à l'heure du jeu a fait du bien aux siens.
"Un match de référence"
"Aujourd'hui, Ludo n'est pas à son niveau. Dans l'agressivité, la capacité à vouloir prendre le ballon et faire des différences. L'année dernière, Ludo était le joueur qui dribblait le plus en Europe. Aujourd'hui, il n'y a plus de dribble. Il n'est pas le seul", a expliqué Kombouaré. Parmi les autres déceptions: Moussa Sissoko, le champion du monde 2018 recrue phare de l'été, est encore loin du niveau espéré, perturbé par une blessure, des difficultés d'installation et la naissance d'un enfant. "Il est en train de trouver ses marques", a assuré Kombouaré, dont la patience s'estompe. "J'aimerais le voir faire du Moussa Sissoko: être costaud dans les duels, gagner des ballons, casser les lignes, aller porter le danger aussi..."
Pour l'entraîneur, Sissoko est à l'image du groupe: "Ca travaille bien, ça répond bien à l'entraînement, mais on n'arrive toujours pas à formuler ça en match et à le concrétiser, avec un match référence, avec une victoire solide". Pour cela, Fribourg est un gros client. Forte d'une attaque tout feu tout flamme, l'équipe figure en plus cette saison parmi les meilleures défenses de Bundesliga. Toutes compétitions confondues, elle n'a encaissé que sept buts en dix matches.