Zinchenko, espoir de Manchester City et star en Ukraine
Oleksandr Zinchenko a fait son trou à Manchester City, reléguant sur le banc le champion du monde français Benjamin Mendy et nourrissant son statut de principal espoir d'une sélection ukrainienne qui
L'arrière gauche de 24 ans, arrivé tout jeune chez les Citizens, devrait une nouvelle fois être préféré à Benjamin Mendy samedi à Porto pour la finale de Ligue des Champions contre Chelsea. Gêné par des blessures en début de saison, ce blondinet aux faux airs de Kevin de Bruyne est monté en puissance jusqu'à être quasiment indéboulonnable depuis janvier.
"Il est toujours concentré (...) Il ne fait pas d'erreurs. Quand vous dites quelque chose, il le comprend immédiatement", salue l'entraîneur du club anglais Pep Guardiola, qui l'a repositionné à ce poste après des débuts comme milieu offensif et en a fait l'un de ses protégés. Parfois pourtant, les émotions prennent le dessus. En demi-finale face au Paris Saint-Germain, l'Ukrainien a explosé quand l'arbitre siffla un pénalty pour une main supposée. Mais elles ne durent jamais longtemps.
La VAR rectifia l'erreur et Zinchenko réalisa un match plein, à l'origine de l'ouverture du score de Riyad Mahrez et éteignant totalement l'ailier parisien Angel Di Maria. Arrivé en 2016 à Manchester City, Zinchenko aurait dû commencer sa carrière au Shaktar Donetsk, dont il avait intégré le centre de formation. Mais la guerre força ses parents à fuir en Russie. Après plus d'un an sans jouer, il trouva un point de chute à Oufa, club de bas de tableau du championnat russe où les Citizens le dénichèrent.
Star en Ukraine
"Tant que je n'avais pas serré la main de Pep, je ne pouvais croire que c'était la vie réelle", a raconté récemment le natif de Radomychl (ouest de Kiev) sur le site internet de son club: "Le terrain d'entraînement, l'état d'esprit... J'étais genre +C'est l'endroit où je dois être, c'est l'endroit pour s'améliorer+". D'abord prêté au PSV Eindhoven, puis après deux saisons marquées par des blessures et une opération à un genou, Zinchenko est enfin régulièrement préféré à Benjamin Mendy.
Ancien milieu de terrain, moins percutant mais plus technique que le Français, Zinchenko rentre mieux dans le plan de jeu mis en place par Guardiola, qui voit un latéral se recentrer au milieu en phase de possession, pour permettre à City d'attaquer à 5. "Oleks (Zinchenko) s'est beaucoup battu pour être ici. Un transfert était envisagé et il a dit +Non, je veux être ici+. Cela veut dire beaucoup", rappelle son entraîneur qui, comme tout le monde à Manchester City, loue son état d'esprit.
Zinchenko a toutefois appris à partager l'ambition démesurée de son coach, au point d'être un des rares cette saison à avoir parlé ouvertement du quadruplé qu'était en mesure de réaliser City en remportant le Championnat, la Ligue des champions et les deux Coupes nationales. Pep Guardiola l'avait repris: "Je suis plus âgé que M. Zinchenko, j'ai plus d'expérience et je ne suis pas d'accord avec lui (...) Ce n'est jamais arrivé et je pense que ça n'arrivera jamais", avait-il asséné. Avec raison puisque Chelsea avait ensuite éliminé Manchester City de la FA Cup.
S'il est toujours un footballeur de rotation à City, Zinchenko est en revanche un joueur clé de la sélection ukrainienne. International à 18 ans, buteur à 19 en battant le record de précocité détenu par la légende Shevchenko, Zinchenko représente l'espoir de son pays. Les qualifications pour l'Euro-2020 ont permis à quelque jeunes talents comme lui, le milieu de La Gantoise (Belgique) Roman Yaremchuk ou celui de l'Atalanta Bergame, Ruslan Malinovsky, de mûrir. "Zinchenko et Malinovsky sont l'image de l'Ukraine. Ils augmentent notre prestige", saluait d'ailleurs Andriy Shevchenko, aujourd'hui sélectionneur, quelques semaines avant l'Euro-2020.