Martinez partira-t-il après l'Euro ?
La Belgique pourrait changer de sélectionneur à l'issue de l'Euro. Le cas de Roberto Martinez suscite en effet beaucoup de spéculations.
Roberto Martinez avait prolongé l'an dernier à la tête de la sélection des Diables Rouges. Promettant qu'il n'avait "pas fini le travail" et qu'il allait continuer jusqu'au Mondial 2022 (pour RTL), il n'imaginait alors pas le retour dans son staff de Thierry Henry - annoncé dimanche -, qui l'assistait déjà lors de la Coupe du Monde 2018. Nos confrères belges sont nombreux à l'imaginer partir après l'Euro, citant surtout des pistes régulières en Premier League, là où il s'était révélé avec Swansea, Wigan puis Everton (de 2007 à 2016) avant de rejoindre la Belgique pour un pari surprenant.
Car la troupe d'Eden Hazard, lorsqu'elle a été éliminée en quarts de finale de l'Euro 2016 avec Marc Wilmots aux commandes, était déjà une des nations les plus prometteuses de la planète. Cette sortie face au Pays de Galles (1-3) sonnait d'ailleurs comme une vraie déception, et il fallait donc un certain cran pour confier les rênes de ce vivier à un technicien étranger, loin d'être le plus grand nom. Beaucoup, hors des grands suiveurs de football, ne savent toujours pas qui est l'entraîneur de la Belgique... Hormis le passage éclair de Dick Advocaat avant le Mondial 2010 (cinq matchs), il faut remonter au Hongrois Geza Toldi en 1957 pour trouver trace d'un technicien étranger aux commandes des Diables Rouges.
Force est de constater que la Fédération a été visionnaire : l'image laissée par la Belgique lors du Mondial 2018 demeure excellente, à tel point que ses joueurs eux-mêmes ont cultivé cette fameuse culture du "seum" - qui consiste à regretter que la meilleure équipe, la leur selon eux, n'ait pas été championne du monde - gentiment dénoncée par les Français. Son quart de finale victorieux contre le Brésil (2-1) reste sans doute le plus grand match de la compétition. Si le couac de la défaite éliminatoire 5-2 en Suisse a privé les Belges du premier Final Four de Ligue des Nations l'année suivante (alors qu'un revers par deux buts d'écart suffisait) et a placé pour la première fois Roberto Martinez sur le gril, leur parcours lors des éliminatoires de l'Euro a ensuite été sans équivoque.
Plus qu'une relance, la confirmation d'une génération arrivée à maturité totale. La Belgique est une des favorites incontestables de la compétition et enchaînera bien, cette fois-ci, avec le Final Four de Ligue des Nations en octobre, avec ces grandes retrouvailles face à la France en demi-finales. Roberto Martinez, qui est aussi directeur technique mais doit laisser sa place à un successeur plus jeune, pourrait-il également céder son rôle de sélectionneur à Thierry Henry ? La rumeur enfle déjà. Quel qu'il soit, le résultat de l'Euro jouera un rôle forcément crucial à propos de son avenir.