Euro 2020 : Müller le revenant contre Pepe l'assagi, duel de revanchards
Après un accrochage au Mondial 2014 resté dans les mémoires, l'Allemand Thomas Müller et le Portugais Pepe se retrouvent samedi à Munich (18h00 - beIN SPORTS 1).
Il y a sept ans, le défenseur central avait largement contribué au fiasco portugais à la Coupe du monde au Brésil, en se faisant expulser pour un coup de tête sur Müller, dès la 37e minute du premier match d'un tournoi que l'Allemagne finirait par remporter. Müller, alors au sommet de son art, avait pour sa part signé son seul triplé avec la Mannschaft et cette dernière avait corrigé la Seleçao de Cristiano Ronaldo (4-0). Il avait ensuite terminé au deuxième rang des meilleurs buteurs du tournoi avec cinq réalisations, derrière le Colombien James Rodriguez (6 buts). Le Bavarois a ensuite connu un relatif passage à vide. Incapable de marquer à l'Euro-2016, il a eu du mal à trouver sa place au Bayern Munich sous les règnes de Carlo Ancelotti (2016-2017) et Niko Kovac (2018-2019).
"Défaite personnelle"
Début 2019, le sélectionneur allemand Joachim Löw lui a signifié qu'il ne le convoquerait plus en équipe nationale. Müller avait 29 ans et a avoué avoir vécu cette éviction "comme une défaite personnelle". L'arrivée de Hansi Flick sur le banc du Bayern a néanmoins donné un second souffle à sa carrière. Electron libre sur le front de l'attaque, imprévisible mais toujours au bon endroit au bon moment, il a été un pilier de l'équipe qui a réussi le triplé Coupe-Championnat-Ligue des champions en 2020. Aboyeur, gesticulateur mais aussi chef de bande charismatique, il a été rappelé pour l'Euro, à 31 ans. Pas seulement grâce à son talent, mais aussi pour sa capacité à donner une âme à son équipe, dans les bons comme dans les mauvais moments.
"Thomas Müller est de retour et Thomas Müller a transformé l'équipe", assure Lothar Matthäus, recordman des sélections allemandes (150), aujourd'hui consultant vedette. "On rit de nouveau sur le terrain, le plaisir est revenu (...). C'est un joueur extrêmement important non seulement sur le terrain, mais aussi dans le vestiaire, c'est un leader." Lors de la défaite contre la France mardi (1-0), Müller a été bien muselé par la défense des Bleus et cherchera certainement à se racheter face au Portugal.
"Valeur ajoutée"
Marqué par l'humiliation du Mondial-2014 et par son carton rouge, Pepe n'a plus jamais été exclu depuis. A désormais 38 ans, il a gagné une sérénité qu'il a pu afficher lors de la victoire du Portugal à l'Euro-2016, au Real Madrid ou aujourd'hui encore au FC Porto, dont il porte le brassard de capitaine. Malgré des blessures plus fréquentes, le doyen de la Seleçao à l'Euro continue a continué de confirmer qu'il est l'un des meilleurs centraux de sa génération, comme l'a montré encore cette saison son bon parcours en Ligue des champions. "Nous savons que Pepe apporte une valeur ajoutée, ce qu'il représente dans la sélection et dans le club où il joue", avait souligné le sélectionneur Fernando Santos lors du rassemblement de mars disputé sans le Luso-Brésilien, alors blessé à un pied.
Le défenseur le plus capé de l'histoire du Portugal (116 sélections) rassure en équipe nationale, donnant de la voix pour diriger la ligne défensive, aussi prompt et efficace dans ses interventions que son habituel partenaire en charnière centrale, Ruben Dias, malgré les 14 ans qui les séparent. "Du travail et beaucoup de passion, j'aime ce que je fais", avait déclaré Pepe en mars pour expliquer sa longévité. Un trait commun qu'il partage avec Müller.
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