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Tour de France 2020 : Le départ ne devrait pas être donné selon un ancien président de la FFC
Dans un entretien accordé au quotidien Ouest-France, l’ancien président de la Fédération Française de cyclisme Jean Pitallier affirme être opposé à la tenue du Tour de France 2020.
C’est une voix discordante qui vient de se faire entendre. Alors que, malgré les annonces du Premier Ministre ce mardi qui a assuré que « les grandes manifestations sportives ne pourront se tenir avant le mois de septembre », la tenue du Tour de France 2020 n’est pas remise en question, Jean Pitallier voit d’un mauvais œil l’organisation de l’épreuve à la fin de l’été. « Je pense que le Tour de France ne devrait pas avoir lieu, tonne dans des propos recueillis par le quotidien Ouest-France l’ancien président de la Fédération Française de cyclisme. Il serait regrettable, évidemment, qu’il n’ait pas lieu, mais le reporter d’un an, il en sortirait grandi. » S’il confirme que l’annulation du Tour de France occasionnerait un problème financier, celui qui reste président d’honneur de la FFC assure que « le Tour peut y faire face » et que « les coureurs comme les autres s’en remettront ».
Pitallier : « Il y a de l’indécence à organiser le Tour »
En tout état de cause, et sauf aggravation de la situation sanitaire dans l’Hexagone, le peloton sera au rendez-vous le 29 août prochain à Nice, deux mois après la date initialement prévue. Mais pour Jean Pitallier, maintenir la Grande Boucle est un mauvais signal. « Il y a de l’indécence à organiser le Tour, martèle l’ancien patron du cyclisme français. Vis-à-vis de la situation sanitaire, des morts, des gens hospitalisés... Vis-à-vis des autres épreuves de fin de saison, aussi, qui seront cette année complètement étouffées par le poids du Tour. » Il met également en avant un argument massue, celui de l’absence d’équité entre les coureurs. « Sans compter, si l’on reste sur le terrain du sport, que des coureurs ne seront pas à égalité forcément, entre les pays où l’on peut s’entraîner, organiser des courses, et les autres, ajoute Jean Pitallier. Le Tour se prépare, il requiert des reconnaissances, ce n’est pas une course d’un jour. »
Pitallier : « Je dis stop, ne prenons aucun risque »
Jean Pitallier profite de cette tribune pour adresser une critique quant à l’évolution du cyclisme professionnel. « Tout le monde a bien compris que ce n’était qu’un enjeu financier, désormais, assure celui qui a dirigé la FFC pendant huit ans dans les années 2000. L’argent fait tout, mais moi je dis stop, ne prenons aucun risque. » Et, alors que bon nombre de dirigeants d’équipes, dont Patrick Lefévère, ont alerté sur le danger d’une annulation du Tour de France, Jean Pitallier balaie cela d’un revers de la main. « Le cyclisme pourrait surmonter une année sans Tour. Il aurait de grosses difficultés, il aurait beaucoup de mal, bien sûr, mais il faut parfois être raisonnable, non, ajoute ce dernier. Des choses plus graves se passent en ce moment à côté du cyclisme et sont autrement plus importantes. » La balle est dans le camp d’ASO qui compte également sur le Tour de France pour continuer son activité.