Groupama-FDJ : Pinot s'explique et fait part de ses ambitions
Au lendemain de sa prolongation, Thibaut Pinot explique dans Le Parisien pourquoi il a tenu à rempiler. Le Franc-Comtois fait part également de ses ambitions.
La belle histoire d’amour entre Thibaut Pinot, 30 ans depuis le 29 mai dernier, et l’équipe Groupama-FDJ. Au même titre que ses trois coéquipiers Stefan Küng, David Gaudu et Arnaud Démare, le leader de la formation française si chère à Marc Madiot s’est engagé jeudi pour trois années de plus. Dans les colonnes du Parisien ce vendredi, Pinot assure qu’il ne s’est même pas posé la question. « Je sais très bien qu’il n’y a aucune autre équipe où je serai aussi épanoui et heureux. Ici, il y a un projet sportif qui n’est pas encore terminé. Je veux aller au bout de mon histoire. Surtout qu’à 30 ans, j’arrive dans les belles années. Il n’y aurait rien eu de logique à partir maintenant. Je n’ai jamais eu l’intention de partir et encore moins pendant ce confinement. Je suis quelqu’un qui aime la fidélité. » Le Franc-Comtois avoue d’ailleurs qu’il n’a pas été approché par d’autres équipes, tant sa prolongation semblait entendue. « Les autres ont compris quand j’ai resigné il y a deux ans que ce n’était pas pour partir en 2020. Tout le monde sait que je suis bien ici. »
Pinot : « Viser le podium puis peut-être plus haut »
Pinot espère maintenant rendre la pareille à ses couleurs en allant chercher la plus belle victoire qui soit à ses yeux : le Tour de France. Même s’il reconnaît qu’il abordera la Grande Boucle le 29 août prochain à Nice avec d’abord en tête de monter sur le podium, le grand malheureux de la dernière édition ne cache pas que c’est avant tout avec en tête d’enfin finir sur la plus haute marche qu’il prendra le départ. « Comme l’an passé, je vais d’abord viser le podium puis peut-être plus haut. Ce que je veux, c’est qu’au matin de l’avant-dernière étape, je sois en position de vivre le plus beau moment de ma carrière. A minima un podium ». Contraint à l’abandon en 2019 au cours de la 19eme étape alors qu’il occupait la 5eme place du classement général et était en train de livrer le plus beau Tour de sa vie, Pinot y croit encore davantage cette année que le report de la course fait grandement ses affaires, lui qui redoute les fortes températures. « Il y aura moins de chaleur, c’est un atout supplémentaire. Je crains les périodes de canicule en juillet avec la réaction du corps, notamment dans les hôtels. »
Pinot : « Je n'ai plus peur du Tour »
Celui qui n’a jamais fait mieux que troisième de l’épreuve (en 2014) ne craint plus non plus le Tour de France tout court. Et ça aussi, ça pourrait faire la différence pour ce coureur qui a longtemps eu peur ne serait-ce que d’évoquer le sujet, à l’entendre. « A 23-24 ans, j’avais même peur d’en parler, ça me stressait », explique Pinot, aujourd’hui totalement libéré de ce poids. « Maintenant, je n’ai plus peur du Tour, ça ne me dérange plus. Je sais ce que c’est d’échouer sur le Tour, cela ne m’a pas tué (…) Mon histoire avec le Tour est compliquée : de beaux moments et de la souffrance. D’ici à la fin, je le sais, c’est écrit : il y aura encore de la souffrance, mais aussi des moments de joie et de victoires. Cela fait partie de moi et je l’ai accepté. » Avant de penser à se « réorienter dans un rôle à la Thomas Voeckler à la fin de sa carrière : une sorte d’électron libre et de capitaine de route pour transmettre (son) vécu aux jeunes, le nouveau chouchou du public français l’affiche haut et fort : il veut « gagner les plus belles courses ». Le Tour de France en fait évidemment partie. Thibaut Pinot préparera le rendez-vous en deux temps : d’abord la Route de l’Occitanie, début août, puis le Critérium du Dauphiné en guise de répétition grandeur nature avant de peut-être écrire en septembre la plus belle page de sa carrière.