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Coronavirus : Une annulation du Tour de France pourrait être catastrophique selon Patrick Lefévère
Alors que le début de la saison 2020 a été tronqué face aux annulations d'épreuves, le patron de l'équipe Deceuninck-Quick Step n'a pas caché que l'absence du Tour de France pourrait faire mal
La saison cycliste 2020 ressemblera à aucune autre. Face à la crise sanitaire causée par le Covid-19, de nombreux organisateurs de courses ont été contraints de reporter voire d’annuler certaines de leurs épreuves. Strade Bianche, Milan-Sanremo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix sont les principales classiques touchées mais le premier Grand Tour de l’année, le Tour d’Italie, a également été victime de cette crise, RCS Sport ayant décidé de reporter l’épreuve qui devait démarrer à Budapest le 9 mai prochain face aux mesures sanitaires prises par les autorités hongroises mais aussi le confinement strict instauré en Italie depuis plusieurs semaines. Dans sa chronique pour le quotidien belge néerlandophone Het Nieuwsblad, Patrick Lefévère ne cache pas son inquiétude tant pour son personnel dont une partie vit en Italie, pays le plus touché du continent, que pour la viabilité économique de sa formation. Cette crise sanitaire met en grande difficulté l’économie des pays européens touchés et donc les entreprises partenaires des équipes cyclistes, dont certaines sont totalement à l’arrêt.
Lefévère inquiet des conséquences économiques de la crise
Une baisse de l’activité économique qui, selon le patron de l’équipe Deceuninck-Quick Step, aura également des conséquences sur les formations professionnelles. « Je suis conscient que, dans cette grande histoire, le cyclisme est insignifiant. Mais je reste le manager d’une équipe cycliste donc je suis également inquiet, assure Patrick Lefévère. Les dépenses liées au marketing seront limitées pour faire des économies. Il serait totalement naïf de penser que l’impact économique de la crise ne touche pas le cyclisme. » Habituée à briller sur les classiques italiennes, ardennaises et flandriennes, l’équipe Deceuninck-Quick Step a subi de plein fouet les annulations de courses et cela fait craindre au patron de la formation belge un désintérêt de la part de ses partenaires, qu’ils soient historiques ou récemment arrivés. « Les classiques de printemps, le moment le plus important de la saison pour mon équipe, sont à conjuguer au passé. Chez Quick-Step, il est certain que nous avons construit un certain crédit avec notre histoire commune mais ce n’est que la deuxième saison pour laquelle Deceuninck nous sponsorise. Jusqu’à maintenant, nous avons gagné 83 courses ensemble, j’espère qu’ils vont prendre ça en compte. »
Lefévère : « Le modèle économique du cyclisme pourrait s’effondrer »
Mais si ces annulations ne laissent Patrick Lefévère que modérément inquiet pour son équipe, il y a un scenario qui, selon lui, pourrait être catastrophique. Ce serait une annulation pure et simple du Tour de France. Si, pour le moment, le Grand Départ prévu à Nice le 27 juin prochain n’est pas menacé, l’évolution de la crise sanitaire pourrait changer la donne et, dans un calendrier qui n’est pas extensible et qui doit déjà retrouver une place pour les Monuments et le Giro, un report pourrait être inenvisageable. « Nous parlons alors d’un désastre complet. Mon credo est de toujours partir de la meilleure situation et de la pire situation. Dans le premier cas, nous reprendrions la compétition en juin et, dans la pire, la saison est déjà terminée, résume le patron de l’équipe Deceuninck-Quick Step. ASO, les organisateurs du Tour de France, peuvent prendre un coup mais les équipes, elles, ne peuvent pas se le permettre. S’il n’y a pas de Tour de France, le modèle économique du cyclisme pourrait s’effondrer. » Le cyclisme, sport qui dépend énormément des partenariats avec des entreprises, pourrait perdre des plumes dans les mois et années à venir à la suite de cette crise sans précédent.