Toulouse/Didier Lacroix : « Le pire c’est de ne rien faire »
Le président du Stade Toulousain Didier Lacroix a tenu une conférence de presse ce mercredi, dans laquelle il a notamment évoqué la saison prochaine et la Coupe d’Europe.
Didier Lacroix, comment voyez-vous la reprise du championnat la saison prochaine ?
Ces quelques semaines, ces quelques mois, ont nourri de la frustration. On a des installations qui sont prêtes, qui sont magnifiques. On a des joueurs qui sont plein gaz, qui ont envie de jouer. On sent que les terrasses se sont remplies hier soir, on sent un vent d’enthousiasme, globalement. Il faut mettre de la lucidité, ça pourrait changer, il faut faire très attention à l’ensemble des évolutions. Mais on a envie d’annoncer un début de saison normal, dès le mois de septembre, et on va se préparer à ça. Je crois que c’est le moment de démarrer. Il y a un calendrier qui est en train de se dessiner. S’il vient à changer, on rechangera. Mais le pire c’est de ne rien faire. On a envie d’avancer, de proposer des choses, de faire en sorte que le championnat démarre normalement, on a pris ce pari-là. On espère que l’ensemble du public aura le droit de se rendre au stade, et on prévoit de la normalité. On ne fera pas payer les gens avant qu’ils viennent. Ils ne paieront qu’au moment où les stades se rempliront et où ils seront eux-mêmes dans le stade.
Quels sentiments vous habitent aujourd’hui ?
Il y a de l’inquiétude, et elle est évidente, il y a de la fragilité, de l’appréhension, mais aussi de la lucidité pour gérer ces situations-là, de l’envie pour ne pas tomber dans le catastrophisme, s’enfermer, sans pour autant tomber dans l’utopie. Les joueurs se ré-entraînent. Ils sont en train de préparer leur saison, de préparer la phase finale de la Coupe d’Europe, et l’ensemble des équipes commerciales et marketing sont là également pour préparer la saison normale dès le mois de septembre. Et si on doit rechanger on rechangera. Il peut y avoir un retour du Covid, mais il faut continuer à vivre, à avoir envie de reprendre une activité normale. Rien ne nous interdit de croire qu’on vivra normalement à la rentrée. Quand je dis « normalement », c’est dans la capacité de venir au stade, bien sûr avec des protections, des mesures sanitaires, l’ensemble du processus nécessaire à l’entrée dans un stade, il faudra vivre avec. L’économie du monde du football, des autres sports collectifs, n’est pas la même que la nôtre. Pour faire simple, 80% de notre économie se fait autour du match, les droits télé sont importants, mais que pour 20%. A huis clos, sans aide de l’Etat, on ne saurait pas vivre. Et le but, ce n’est pas de tirer sur la corde de l’Etat, c’est d’être autonome, et pour ça il faut qu’on puisse remplir nos stades.
Où en est-on de la prochaine saison de Coupe d’Europe ? Si le format reste le même, Toulouse, qui a fini septième, ne sera pas qualifié.
La projection immédiate, c’est de regarder le classement actuel et cette septième place du Stade Toulousain. On ne peut pas faire le bilan d’une saison partielle. A l’heure où je parle, le quart de finale devrait se dérouler le 20 septembre au Stadium de Toulouse avec, je l’espère, la capacité de faire participer les gens qui avaient déjà acheté leur place. Le titre de champion d’Europe pourrait être décerné en octobre. Pour 2020/21, nous avons essayé de faire en sorte de qualifier huit clubs en Angleterre, huit chez nos amis celtes et italiens et huit clubs en France, ce qui assurerait le Stade Toulousain d’une qualification. Si ce n’est pas le cas, il faudra aller chercher cette qualification en remportant la Coupe d’Europe.
Allez-vous garder le Bouclier de Brennus remporté l’an passé ?
Il est bien entendu évident que nous sommes champions de France 2019. Le titre de 2020 n’étant pas décerné, le Bouclier repartira dès lundi prochain à la Ligue. Il ne restera pas deux ans au Stade comme certains s’en amusent. Le badge de champion de France 2019 restera dans nos cœurs à vie, mais il n’y aura pas de badge 2019 porté en 2020/21. Il faut remettre les choses à leur juste place, avec beaucoup d’humilité et de normalité.