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Toulon : Coronavirus, redémarrage, XV de France... Collazo avait des messages à faire passer
Dans un entretien accordé au quotidien Le Figaro, Patrice Collazo a fait un état des lieux de la situation dans laquelle se trouve le rugby français.
Patrice Collazo avait des messages à faire passer. Alors que le rugby français doit faire face à une situation singulière, le manager du RC Toulon s’est longuement confié au quotidien Le Figaro avec des déclarations qui risquent de faire réagir. Alors que le Top 14 doit reprendre le premier week-end de septembre, plusieurs clubs doivent faire face à une propagation du coronavirus au sein de leurs effectifs. Une situation qui n’est pas idéale mais qui ne doit pas inciter à stopper la relance de l’activité. « Quand on ne maîtrise pas, il y a toujours une inquiétude. On sait que ça peut arriver. Il y a une prise de conscience générale : du staff, des joueurs, des spectateurs, assure Patrice Collazo. Après, ce n’est pas parce qu’il y a un cas dans un club, qu’il faut arrêter tout le club. » Alors que la LNR a mis en place un protocole stricte, qui a poussé le Stade Français Paris et Montpellier à stopper, au moins provisoirement, les entraînements, le manager toulonnais appelle les autorités du rugby à s’inspirer de ce qu’il se fait ailleurs, notamment dans le football. De plus, la Ligue a appeler les clubs à responsabiliser les joueurs, ce à quoi l’ancien pilier rétorque : « On peut leur dire de prendre des précautions mais pas de rester chez eux. Il faut les sensibiliser, pas les parquer. »
Collazo espère revoir des tribunes pleines au plus vite
Le gouvernement, par la voix du Premier Ministre Jean Castex, a confirmé que la jauge limitée à 5000 spectateurs hors dérogation préfectorale sera maintenue au moins jusqu’à la fin du mois d’octobre. Alors que les clubs comptent essentiellement sur les recettes de jour de match afin de boucler leur budget, Patrice Collazo admet que certains clubs préfèreraient ne pas relancer le championnat, ce qui le handball a déjà mis en avant, au lieu de limiter l’affluence dans les travées. Mais, selon lui, le redémarrage est plus important que tout « Je crois qu’il faut vraiment que le rugby redémarre. Si on ne devait pas rejouer, à force, les gens ne penseront plus au rugby, assure le dirigeant toulonnais. Nous serons rayés de la carte du sport. » Patrice Collazo ajoute espérer que « tout en respectant les normes sanitaires », le rugby « pourra rapidement augmenter cette jauge ». En plus des soucis liés au coronavirus, les clubs français doivent également gérer un autre souci, lié à la volonté de World Rugby d’étendre la fenêtre internationale de novembre. Un sujet sur lequel Patrice Collazo a un avis très tranché. « Pour tout vous dire, je pensais qu’il fallait plutôt enlever des matchs internationaux, tonne le manager du RCT. Mais non, on fait le contraire, on en rajoute. »
Collazo favorable à moins de matchs internationaux
World Rugby a, en effet, proposé que les sélections nationales jouent jusqu’à six matchs dans une fenêtre de sept semaines afin de, notamment, conclure le Tournoi des 6 Nations 2020. A l’image de plusieurs présidents de club et de Paul Goze, Patrice Collazo voit l’attitude de World Rugby et de la Fédération Française de rugby comme un passage en force où « chacun ne voit que son intérêt personnel ». Alors que les clubs ont permis au XV de France de se mettre dans les meilleures conditions pour le Tournoi, les tensions entre Ligue et Fédération pourraient changer la donne. « Si on doit tout donner d’un côté et ne rien avoir de l’autre alors oui, effectivement, on va arrêter de faire des efforts, tempête l’ancien entraîneur de La Rochelle. Vu l’absence de dialogue, on part dans cette optique-là. On va fermer les écoutilles. » Confirmant que la lutte entre clubs et sélections est une lutte sur l’évolution qui attend le rugby, Patrice Collazo demande que le Top 14 soit autant reconnu comme une vitrine du rugby français que le XV de France. « L’équipe de France est une institution. Mais chaque club aussi est une institution. Chaque club a des contraintes, des devoirs, mais des droits aussi. C’est pour cela aussi que j’ai envie d’aligner la meilleure équipe possible à chaque match. J’entends que le XV de France est la vitrine de notre rugby. Mais quand elle ne joue pas, le Top 14 est aussi une belle vitrine. On participe à la promotion du rugby, à ce qu’il y en ait beaucoup à la télé, à ce que les stades soient pleins… » Patrice Collazo défend sa paroisse, mais face à une FFR qui n’est pas forcément ouverte au dialogue, trouver un consensus pourrait être compliqué.