C'est le soulagement à Toulon
Le Rugby Club Toulonnais, grâce notamment à un Anthony Belleau à 100% au pied (22 points), évite la crise à Mayol en dominant dimanche le Racing 92 (32-29).
Il y a comme un parfum de souffre sur Mayol en ce dimanche ensoleillé, après deux défaites en trois journées du Rugby Club Toulonnais, dont la dernière, douloureuse, a justement eu pour cadre l’antre du club varois face au LOU (6-20). L’équipe de Patrice Collazo, sans essai depuis deux matches, doit s’imposer ce dimanche face à un Racing 92 aux allures de bête noire, puisque les Franciliens sont déjà venus s’imposer à trois reprises lors de leurs quatre dernières visites sur les bords de la Rade.
Une pression à laquelle Collazo répond au son de La Marseillaise - clin d’œil aux Bleus qui vont lancer leur Coupe du monde au Japon dans une semaine – par un quinze de départ riche de douze joueurs français, dont une paire de centres Hériteau-Dachary, préférée au duo Savea-Te’o, s’il vous plaît.
"Cette victoire a beaucoup de saveur à la fin" (Belleau)
Et face à un Simon Zebo, titulaire pour la première fois au centre, c’est bien Julien Hériteau qui, sur un renvoi court des Racingmen, valide la confiance de son coach, sur ce une-deux joué à la perfection par Facundo Isa, servi main-main par Daniel Ikpefan, pour l’ancien Agenais (7-0, 11e). L’entame idéale, si ce diable de Juan Imhoff, comme le week-end dernier face à Toulouse, ne plantait pas dans la foulée cet essai sur interception en profitant de la passe mal assurée entre Isa et Ikpefan (7-7, 14e). La réponse est immédiate, après une pénalité d’Anthony Belleau (10-7, 24e), de la part de ce dernier, qui intercepte à son tour la transmission entre Sam Hidalgo-Clyne et… Imhoff (17-7, 30e).
A la différence du jeune Yoan Cottin (21 ans), déjà remplacé a priori sur coaching par le joker Coupe du monde Louis Schreuder (28e), le demi de mêlée écossais, recrue estivale du Racing, a l’occasion de se racheter et de réduire le score (17-10, 33e). Une fin de première période qui tourne au duel de buteurs avec Belleau (37e, 40e+2), et à l’hécatombe avec les sorties sur blessure de Florian Fresia et Bryce Heem pour le RCT, qui a au moins fait le break (23-10).
Des Toulonnais qui reprennent la seconde période comme ils avaient débuté la première en s’installant dans le camp adverse et en tutoyant un nouvel essai par Ikpefan, refusé par la vidéo ; au moins, Belleau rajoute trois points sur l’action (26-10, 50e). Au grand dam d’un Laurent Travers de plus en plus excédé sur le bord de la touche : "Il n’y a rien qui va, on est incapable d’enchaîner trois temps de jeu, on n’est pas invités." Et Belleau de poursuivre son 100% au pied (29-10, 52e). C’est sur une faute d’inattention et une pénalité vite jouée que Teddy Iribaren envoie au pied Louis Dupichot mettre fin à l’hémorragie pour les visiteurs (29-15, 53e). Toulon pose les barbelés dans cette fin de match, et Belleau ne rate toujours rien (32-15, 61e), mais le carton jaune de Stéphane Onambélé (66e) change la donne et permet le doublé, coup sur coup, de Yoan Tanga, le jeune troisième ligne du Racing (70e, 75e), pour un rapproché à trois petits points (32-29). Et un bonus défensif, Toulon validant au final dans la douleur son choix de la jeunesse française.
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(*) Le "Joueur Issu des Filières de Formation" a soit passé au moins 3 saisons en centre de formation agréé d'un club de rugby professionnel, entre ses 16 et ses 21 ans, soit été licencié pendant au moins 5 saisons à la FFR en rugby à XV, mais avant ses 21 ans.