Sensation à Shanghai. Roger Federer, tête de n°2 sur le tableau et n°1 dans les cœurs du public, n'aura donc fait que passer en Chine. Pour son retour à la compétition, après le petit break qu'il s'était accordé dans la foulée de l'US Open et des barrages de la Coupe Davis, le Suisse a été surpris dès son entrée en lice par Albert Ramos-Vinolas, 70e joueur mondial. L'an passé, dans des conditions similaires, il avait sauvé cinq balles de match au 2e tour contre Leonardo Mayer (7-6, 3-6, 7-6) avant de gagner le tournoi. Cette fois, il a subi la loi du gaucher espagnol (tiens donc) en trois sets (7-6, 2-6, 6-3).
Federer pas en rythme
Quand on regarde la saison des deux hommes, et le score de leur unique précédent affrontement (6-1, 6-1, 6-1 à Wimbledon en 2012), il est difficile de croire que Federer ait pu perdre cette rencontre. A fortiori lorsqu'on se penche sur les statistiques du Suisse, performant au service (70% de premières balles, 15 aces), au filet (25/32) et tout simplement dans le jeu (45 coups gagnants, 30 fautes directes). Qu'a-t-il manqué à Federer, alors ? Un peu de réussite, notamment lors de son premier jeu de retour du match, où il a manqué l'occasion de prendre immédiatement l'ascendant sur son adversaire. Et de rythme, ensuite, pour ramener les balles de l'Espagnol, qui a pris confiance au fil des minutes, galvanisé par la possibilité de signer le plus bel exploit de sa carrière. C'est même Ramos-Vinolas, 27 ans et issu des qualifications, qui a le mieux négocié les points importants, notamment à 4-4 dans le troisième où il est allé chercher son seul break de la partie.
Simple accident de parcours ?
Pour Federer, c'est assurément le plus gros couac de la saison, avec sa défaite au 3e tour de l'Open d'Australie contre Andreas Seppi, un joueur toutefois plus référencé que Ramos-Vinalos. Ses deux dernières sorties de route précoces avaient eu lieu contre Nick Kyrgios (à Madrid) et Gaël Monfils (à Monte-Carlo), deux des plus dangereux coupeurs de tête du circuit. Non, cette étonnante défaite du n°3 mondial ressemble plus au Federer de l'été 2013, celui qui avait cédé contre le 116e mondial à Wimbledon (Stakhovsky) et le 114e mondial à Hambourg (Delbonis), qu'au maestro rayonnant de ces derniers mois, que seul Novak Djokovic semblait réellement pouvoir inquiéter. Simple accident de parcours ? S'il s'en était sorti aujourd'hui, rien ne dit que Federer n'aurait pas pu aller au bout comme l'an passé. On le suivra avec encore plus d'attention à Bâle, dans deux semaines, puis à Bercy.