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Ducret : « La balle de match, c'est un peu le but en or ! »
Arnaud Ducret a eu le privilège d'inviter à Roland-Garros des fans de tennis de la jeune génération dans le cadre d'une initiative de BNP Paribas.
Arnaud Ducret, vous, qui êtes un habitué des loges de Roland-Garros, vous avez eu cette fois la possibilité d'en faire profiter de jeunes passionnés, invités à suivre le tournoi dans les mêmes conditions sur une idée de BNP Paribas. Que vous inspire cette initiative ?
C'est super de pouvoir emmener les enfants ici, et de leur changer les idées avec ces associations. Des fois avec un petit truc comme ça, ça peut changer un destin de vie et aider pas mal de gamins à avancer, ça me plait beaucoup et j'ai tout de suite aimé l'idée.
Comme chaque parrain, vous aviez la possibilité de faire venir une classe d'étudiants. Qui avez-vous choisi d'inviter ?
Je suis parrain d'une école de théâtre (l'académie de théâtre de Chantilly), où je suis intervenu récemment. Avec cette pandémie, ce n'est pas facile quand tu veux faire ce métier de voir un peu l'horizon, donc je me suis dit que j'allais les amener pour leur changer les idées un peu. Il fait beau, on est à Roland-Garros, je leur fait partager ça et ils sont très contents. Moi, j'ai un beau métier et je le sais. J'ai la chance de faire des choses incroyables, je ne boude vraiment pas mon plaisir et je sais à quel point c'est une chance, donc quand je peux faire partager, je le fais avec grand plaisir.
Plus jeune, aviez-vous eu vous aussi la chance que l'on vous fasse vivre ce genre de moments ?
Quand j'étais petit, je faisais du foot, j'aurais pu avoir la chance d'aller voir Téléfoot, mais je n'avais pas été pris. En revanche, je me souviens que l'on était allé voir jouer Auxerre. On était allé dans les vestiaires et je me souviens avoir croisé Marcel Desailly quand il était à Nantes. Je l'avais vu, j'avais fait : "Waouh !", c'était incroyable ! J'ai 42 ans, à l'époque, j'avais 12 ans et je m'en souviens encore.
Etes-vous un dingue de sport ?
Non, je suis pas un grand passionné. J'aime le sport en vrai, j'aime la boxe, j'aime bien pousser, m'entraîner. Ca fait partie de la vie le sport, et j'adore les voitures.
Vous adorez aussi Roland-Garros, que vous ne ratez pratiquement jamais...
Ecoute, Roland-Garros, c'est aussi le folklore qu'il y'a autour, avec ce village incroyable. Quand j'étais gamin, combien de fois je suis resté les dimanches quand il faisait chaud chez moi devant la télé à regarder Agassi jouer où les finales formidables jusqu'à la dernière balle, cette fameuse balle de match. J'aime ce moment où le temps est suspendu, c'est un peu le but en or au foot. Tu te demandes si la balle, il va la reprendre ou pas, j'adore. Je voyais ça, je voyais aussi les acteurs dans les tribunes, je me disais "Oh c'est quoi ça ? Mais je veux aller la moi !" et donc je suis très content maintenant de pouvoir le faire.
« Il y a cinq ans, je faisais le troisième rôle au cinéma et "Vendredi tout est permis" »
Du tennis, on passe aux planches, avec la reprise des spectacles, et en particulier votre nouveau one-man show "That's life". Une très bonne nouvelle forcément pour vous, d'autant que j'imagine que vous avez dû trouver le temps long ?
Oui c'est cool. J'avais déjà joué mon premier spectacle en septembre, quand j'ai repris, et quand tout d'un coup les gens se sont mis à rire sur des conneries que je fais, j'ai eu cette sensation d'énergie que les gens t'apportent, de frisson qui part des pieds jusque dans les cheveux... Tu te dis "Oh pu...., c'est trop bon !". Mais il faut aller plus vite que prévu parce qu'on n'a pas beaucoup de temps et on n'a pas pu le rôder pendant un an, donc il faut être prêt plus vite, pour arriver à Paris avec un truc déjà bien ficelé. J'ai eu la chance de pouvoir écrire ce spectacle (avec Tom Villa, mon co-auteur) pendant le premier confinement, car je n'avais que ça à faire, donc je suis arrivé avec un spectacle qui était déjà pas mal structuré. Mais, oui, j'ai trouvé le temps long, surtout entre la dernière fois où je suis monté sur scène en septembre et maintenant. Je suis très content que ça reprenne, même si, personnellement, j'ai beaucoup travaillé. J'ai tourné un film, une série avec TF1, j'ai la chance de faire des pubs... Mais j'ai des copains qui ont fait que du théâtre et qui, eux, n'ont pas travaillé.
Les spectateurs et vos fans vous attendant au tournant après ce très long break. Avez-vous le sentiment de ne pas pouvoir vous rater ?
Oui, mais le confinement fait aussi que les gens sont plus ouverts. Les gens ont toujours besoin de rire, mais je pense que ça a vraiment pesé. Pour les gens, c'est un exutoire et ils nous disent en sortant "Oh pu...., ça fait du bien, on en avait envie !"
Vous auriez-pu en faire des tonnes sur le Covid, le confinement... Vous avez préféré éviter. Pour quelles raisons ?
Je n'ai pas envie, moi ça m'a gonflé, cette période me gonfle et le confinement aussi. Je veux juste emmener les gens dans des histoires et faire en sorte qu'ils s'évadent et qu'ils se marrent.
Avec une femme prof de pole dance qui a des triplés et une famille recomposée de six personnes au total, vous n'avez pas besoin d'aller chercher très loin votre inspiration...
Oui, je ne pouvais pas ne pas passer à côté de ça. J'ai une femme qui fait de la pole dance, il fallait que j'en parle. Elle est prof de pole dance et fait des triplés, il faut la trouver quand même ! J'ai appelé mon spectacle "That's Life", parce que ça parle de la vie de tout le monde dans le sens où le temps passe vite. Entre mon premier spectacle et maintenant, ça fait déjà cinq ans. Il y a cinq ans, je faisais le troisième rôle au cinéma et "Vendredi tout est permis", et cinq ans plus tard, je suis premier rôle et je fais Xavier Dupont de Ligonnès. Avec Vendredi tout est permis, il y'a rien en commun à part des corps penchés peut-être (rires). "Thats Life !", ça parle du temps qui passe. J'ai aussi un sketch à la fin où j'ai enregistré la voix de mon fils Oscar, et il veut me parler d'homme à homme, donc il me raconte la vie et du haut de ses huit ans et c'est super mignon, c'est un beau moment. C'est la vie, en fait. Je parle aux gens, je parle de mon enfance, et de certaines choses de mon enfance. Je parle à des gens qui me regardent donc "That's Life".
« Quand tu passes la semaine à enterrer des corps, t'as envie de rigoler »
Vous prenez votre pied sur scène à faire rire les gens. Vous venez aussi de prouver que vous pouviez vous prêtez à des rôles qui sont beaucoup moins drôles...
J'ai de la chance, parce que quand on me propose des films plus noirs, comme le rôle de Xavier Dupont de Ligonnès, c'est extraordinaire. Je peux faire mon one-man show, je peux faire un film comme Xavier Dupont de Ligonnès, de la comédie comme Divorce club, c'est une chance incroyable. J'en profite.
Quand on joue le père de Grégory LeMarchal où Xavier Dupont de Ligonnès, est-il facile de s'en remettre et de passer à autre chose ?
Pour Xavier Dupont de Ligonnès, qui n'est pas une fiction, mais où les choses sont vraiment arrivées, c'est vrai que... Il y a une scène où je tue (ce qu'il a fait d'ailleurs) d'une balle dans la tête de dos, tu ne peux pas t'empêcher...J'ai un enfant... Tu ne peux pas ne pas te dire : "Comment tu peux buter ton propre gamin ?". Il était déjà déconnecté le mec. Il y a eu un petit silence et à la fin de cette scène-là, on s'est regardé avec Pierre Aknine le réalisateur en se disant : "C'est arrivé quoi.". Sinon, non, après j'étais content de jouer ce film. Tu sais, je rigole beaucoup pendant les tournages entre les scènes. On rigole énormément, ça nous fait du bien. Quand tu passes toute la semaine à enterrer des corps et les enrouler dans un sac plastique, au bout d'un moment, t'as envie de rigoler.
Toute cette expérience acquise depuis vos début fait-elle que l'on doit s'attendre à voir à l'œuvre un Arnaud Ducret en one-man show un peu différent du premier spectacle, certes plus âgé, mais surtout plus chevronné ?
Non, pas spécialement. C'est sûr que j'ai appris de mes erreurs sur le premier spectacle. Mes co-producteurs m'ont dit " Arnaud, t'as quand même un spectacle très abouti, on aimerait bien démarrer !" Moi je veux un début et une fin, je suis très précis dans les mimes, je fais du beatbox, du bruitage, je raconte ma vie. Il y'a un sketch qui très drôle ou je fais : "Il n'y a pas de sot métier. Moi, j'étais choriste de Nana Mouskouri, j'ai un pote à moi il a fait diplômé du conservatoire et il est choriste de Patrick Sébastien, et je fais le mec qui fait que les chœurs et c'est très drôle. Je raconte aussi les doublages de film porno quand j'ai démarré ma carrière. Niveau dialogues, ils ne se font pas chier, non mais ils vont assez vite en intrigue (rires). Et je pars sur tous les bruitages, je mets une vache, une chèvre. Donc il y a du bruitage abouti, du personnage, car j'adore ça, donc on continue de bosser, mais on est sur la bonne voie, je pense.
Qu'avez-vous envie de dire à vos fans ?
Que tout le monde se porte bien, que la vie est belle et que l'on a beaucoup de chance de faire ce métier. Leur dire aussi que j'ai vraiment hâte de remonter sur scène, d'aller ailleurs et de faire la tournée de la France, de voyager, de partir jouer ce spectacle. j'ai hâte. C'est très douloureux de faire un deuxième spectacle, c'est très dur. C'est un peu comme les films : le numéro un est toujours meilleur que le deux, donc j'espère qu'ils ne seront pas déçus et qu'ils se diront "Ah, c'est cool. On a le même mec mais avec des choses différentes".
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