Vichai serait fier de son Leicester
Leicester ne devait être que l'incroyable étoile filante de la saison 2015-2016, surtout après le traumatisme du décès de son président. Au lieu de quoi, les Foxes confirment toujours plus.
Il y a moins d'une semaine, le 4 avril, Vichai Srivaddhanaprabha aurait eu 62 ans. A cette occasion, son fils Aiyawatt, qui a repris le flambeau à seulement 33 ans en tant que propriétaire et président de Leicester, a profité du fonds créé en la mémoire de son père pour lancer une grande cagnotte populaire dans la lutte locale contre la pandémie de coronavirus. Plus que jamais, les supporters et tous les employés du club sont liés autour du symbole des Foxes, qui ont bouleversé la vie de la ville depuis 2016 et l'incroyable épopée des hommes de Claudio Ranieri.
Si Riyad Mahrez et N'Golo Kanté sont partis, les deux autres leaders Jamie Vardy et Kasper Schmeichel sont toujours là. Ils ont donc vécu ce terrible 27 octobre 2018, quand l'hélicoptère du boss s'est écrasé après un match aux abords de son stade, le King Power Stadium. Impossible de s'en relever sans tourner une page, celle de l'entraîneur Claude Puel, remplacé en février 2019 par Brendan Rodgers. « On a essayé de créer un environnement où on pouvait utiliser son héritage, afin de porter le club sur un chemin positif, expliquait le manager en conférence de presse avant le choc face à Manchester City (0-1), fin février. On aime nous regarder, nous sommes une équipe agressive qui attaque. »
Elle a beaucoup attaqué, surtout, le 25 octobre. En sept tentatives, Leicester n'avait jamais gagné un vendredi soir en Premier League : les Foxes l'ont emporté 9-0 ce soir-là, record historique du championnat. Après avoir marché sur l'eau durant toute la première partie de saison, un petit creux n'empêche pas Leicester de profiter de son matelas, visant clairement une deuxième participation en quatre ans à la Ligue des Champions (troisième avec huit points d'avance sur Manchester United, cinquième) en plus d'un quatrième top 10 en cinq ans - après deux neuvièmes places en 2018 et 2019. « On n'a pas les ressources des gros, mais si on peut combler le fossé en commençant dès cette saison avec un top 6, ce serait un départ incroyable pour nous. » Trop modeste, Brendan Rodgers.
Rodgers, l'homme de la situation
En calculant depuis sa prise de fonction en février 2019, Leicester est toujours la troisième équipe de Premier League derrière Liverpool et Manchester City (113 points pour les Reds, 93 pour les Citizens, 73 pour Leicester). Pour la deuxième fois après 2015-2016, Vardy a aussi été le premier joueur du championnat à atteindre les dix buts cette saison, et il en est toujours le meilleur réalisateur avec 19 unités.
Après 20 journées, Leicester comptait également deux points de plus que lors de la saison de son sacre - ce qui confirme avant tout, s'il en était encore besoin, le parcours démentiel de Liverpool. Preuve, enfin, de la santé du club sur tous les tableaux : les Foxes ont remporté trois matchs consécutifs de FA Cup sans prendre un but pour la première fois depuis 1968-69, date de leur dernière finale. Ils sont toujours censés affronter Chelsea en quarts. Voilà de quoi rassurer Vichai Srivaddhanaprabha de là-haut : l'héritage a été très vite assumé.