Du haut de son mètre 83, pour 69 kg, Alex de Minaur ne fait pas encore le poids face à un mastodonte de la taille de Rafael Nadal. Le jeune prodige de 19 ans, déjà tête de série n°27, n’a pas pu inquiéter un Majorquin sur le retour dans cet Open d’Australie. Pourtant ce dernier n’avait pas tari d’éloges avant coup sur son challenger: "Il s'est beaucoup amélioré ces trois dernières années et aujourd'hui il est l'un des meilleurs au monde…"   

Dans la foulée de sa victoire à Sydney – son tout premier triomphe à l’échelle ATP – Alex de Minaur pensait avoir l’audace et la vivacité nécessaires pour pousser dans ses retranchements un Espagnol éloigné du circuit plus de quatre mois durant, sous les yeux de son entraîneur Lleyton Hewitt, dernier Australien parvenu à battre l'actuel n°2 mondial ici à Melbourne. Fort de deux démonstrations plutôt convaincantes face aux Aussies James Duckworth et Matthew Ebden lors des tours précédents, Rafael Nadal néanmoins a été plus difficile encore à manœuvrer ce vendredi. Pour s'offrir sa 250e partie gagnante en Grand Chelem.

Fort d’un service revu et corrigé mais bien efficace pour ce troisième tour encore (77 % de premières balles passées, 80% de points remportés dans la foulée), le lauréat 2009 du premier Majeur de la saison a plié l’affaire en 2h22, sans concéder le moindre break (6-1, 6-2, 6-4). Dans un scénario identique au troisième tour observé six mois plus tôt entre les deux joueurs à Wimbledon. Et Rafael Nadal, coupable tout de même de 33 fautes directes dans ce match, d’avouer se sentir de mieux en mieux, en pleine possession de ses moyens, à chaud, sur le court de la Rod Laver Arena. Sans doute une nécessité alors que se profile en huitièmes l’un des hommes en forme de ce début de saison: le Tchèque Tomas Berdych.