Il ne faut jamais sous-estimer l'avantage du terrain pour lequel les équipes se battent durant 82 matches de saison régulière. Samedi, le brouhaha indescriptible dans lequel s'est joué la dernière possession du match 7 décisif entre les Denver Nuggets et les San Antonio Spurs, a joué un rôle important. La franchise du Colorado avait de toute manière mérité sa victoire (90-86), après avoir été devant au tableau d'affichage durant toute la rencontre. Mais le bruit du public a empêché Gregg Popovich de se faire entendre, lui qui s'époumonait pour demander à ses joueurs de faire faute à un peu moins de 30 secondes de la fin et alors que son équipe avait seulement quatre points de retard. Paralysés, LaMarcus Aldridge et ses coéquipiers ont ainsi laissé le chronomètre tourner et les Nuggets conserver le ballon jusqu'à un shoot anecdotique. Voilà l'issue peu académique de la série la plus accrochée de ce 1er tour des playoffs NBA.

Jokic a encore vu la vie en 3D

Septième de la Conférence Ouest, San Antonio n'avait pas les faveurs des pronostics. Les Spurs ont tout de même entretenu le suspense et livré une belle bataille avec un effectif limité malgré la présence de deux All-Stars. LaMarcus Aldridge (16 points à 6/16) et DeMar DeRozan (19 points à 7/21) ont toutefois été maladroits au plus mauvais moment, à l'image de leur équipe (36% d'adresse) et de la belle surprise de la saison, Derrick White, incapable de marquer le moindre panier (0/7). Si Denver a survécu, c'est sans surprise grâce à l'impact de Nikola Jokic. Au-dessus du lot dans cette série, le Serbe a signé un nouveau triple-double (21 points, 15 rebonds et 10 passes) en dépit d'une adresse elle aussi douteuse (9/26). Faire la course en tête a réussi aux Nuggets, rejoints dans le dernier quart-temps mais portés par le leadership technique de Jokic et Jamal Murray. Le panier à mi-distance du Canadien à 36 secondes de la fin aura finalement été le bon.

Mike Malone et ses hommes n'auront pas le temps de se reposer. Ils seront en action dans la nuit de lundi à mardi, toujours à domicile, pour le match inaugural de leur série contre les Portland Trail Blazers, tombeurs d'Oklahoma City (4-1) et au repos depuis presque une semaine. Pour Gregg Popovich, qui n'a pas encore confirmé qu'il repartait pour une saison supplémentaire, sa première campagne à la tête de la sélection américaine pour le Mondial 2019 en Chine (du 31 août au 15 septembre) devrait servir de joli lot de consolation.