NBA : Paul George est-il un MVP en puissance ?
Plus régulier et auteur de sa meilleure saison en carrière, Paul George s'affirme jour après jour comme l’un des grands outsiders au trophée du Most Improved Player.
« MVP ! MVP ! MVP ! » Pour la première fois depuis le départ de Kevin Durant, ces chants, descendus avec effervescence des travées de la Chesapeake Arena, ne sont pas réservés à Russell Westbrook. Sur la tête de Bucks impuissants, Paul George vient d’enquiller sept points dans la dernière minute de jeu. Assez pour écarter dans une rencontre au sommet le leader de la Conférence Est et meilleur bilan de la Ligue. Assez, aussi, pour se positionne désormais comme l’une des têtes d’affiche de la course au MVP.
Face à Milwaukee, l’ex-star d’Indiana a non seulement signé une performance ébouriffante (36 points à 12/21, 13 rebonds) en prenant ses responsabilités dans les moments importants, mais a aussi marqué les esprits en gagnant son duel face à Antetokounmpo, un autre favori au trophée individuel suprême. Après 15 semaines de compétition, trois hommes se dégagent pour l’obtention du sésame : James Harden, Giannis Antetokounmpo et Stephen Curry. Mais dans le lot des nombreux outsiders (Joel Embiid, Nikola Jokic, Kevin Durant, LeBron James, Kawhi Leonard) présents derrière ce trio résonne de plus en plus le nom d'un homme : Paul George.
Paul « God » George
A 28 ans, l’ailier d'Oklahoma City n’a jamais paru aussi complet et sûr de sa force, quatre ans et demie après une terrible fracture de la jambe qui a mis sa carrière en péril. Un come-back retentissant rendu possible grâce à une confiance hors-norme et un travail acharné de la part du MIP 2013, récompensé par une sélection parmi les titulaires au prochain All-Star Game. Cette saison, Paul George culmine dans ses plus hautes moyennes en carrière aux points, rebonds, passes, pourcentage général et à 3-pts et aux interceptions,.. et inscrit même quatre points de plus que sa meilleure année au scoring (2017) !
Des statistiques ronflantes qui, sans le faire encore rivaliser avec le one-man-show James Harden à Houston, témoignent d’une montée en puissance certaine de PG13. Au Thunder, le natif de Palmdale (Californie) est devenu la première option offensive de son équipe, devant l'omniprésent Russell Westbrook. Et le duo avec le Marsupilami fonctionne à plein régime ! Si le meneur connait régulièrement des soirées difficiles avec son adresse au tir, le tandem est complémentaire. A Westbrook le ballon, à George la finition.
Une répartition des rôles qui n’est pas sans rappeler l’époque où Kevin Durant évoluait aux côtés du numéro 0 d’Oklahoma City. A la différence près qu’aucune lutte de pouvoir ne semble émailler la relation entre Paul George et Russell Westbrook. Pour sa deuxième saison à l'Ouest, le 10ème choix de la draft 2010 a tout simplement réussi le tour de force de prendre la succession de Kevin Durant.
Dans son marathon à distance avec James Harden, l’ancien Pacer peut se prévaloir d’être aussi, cette année encore, un défenseur redoutable et redouté. Sur les lignes extérieures, l’ailier se charge de museler les meilleurs attaquants adverses avec brio et sa candidature au titre de Défenseur de l’Année n’a rien de farfelu, là non plus. A quelques encablures du All-Star break, le Thunder, troisième de la Conférence Ouest (31V - 18D), s’installe au fil des semaines comme le plus sérieux rival des Warriors et en un candidat crédible à la Finale de Conférence. Pour OKC, avec un Paul George à ce niveau, tous les rêves sont permis.