Le micro-ball des Rockets a-t-il déjà touché ses limites ?
Malgré des débuts séduisants, la nouvelle tactique des Rockets, qui ont poussé le small-ball à son paroxysme avec un pivot d’1,96m, paraît difficile à maintenir sur la durée.
Il y a d’abord eu beaucoup de scepticisme. Puis cette expérimentation des Rockets, qu’ils utilisaient déjà par séquences, a séduit. Avant de montrer clairement ses limites. Sur un total de 14 matchs avec leur nouvelle tactique ultra small-ball, ou micro-ball, utilisée à temps plein, ils affichent ainsi un bilan de 8 victoires pour 6 défaites, dont 4 consécutives sur les 5 dernières rencontres disputées avant que la saison ne soit suspendue en raison de la pandémie de coronavirus.
Une tactique adoptée délibérément par Mike D’Antoni, qui a toujours privilégié le jeu rapide et les tirs extérieurs. Il regrettait d’ailleurs récemment, dans un entretien avec son ancien meneur Steve Nash pour TNT, de ne pas avoir poussé plus loin le concept à Phoenix. Aujourd’hui, suite au départ de l’intérieur suisse Clint Capela aux Hawks, dans le cadre d’un échange entre quatre équipes qui a vu Robert Covington débarquer dans le Texas, le pivot titulaire est P.J. Tucker (1,96m), qui est épaulé par Covington (2,01m), joueur le plus grand du cinq de départ.
Des défaites inquiétantes
Un duo qui a d’abord fait des prouesses, en particulier défensivement. Tucker parvient à considérablement gêner les grands pivots par sa vivacité, alors que Covington n’a jamais autant contré (2,5) et pris de rebonds (7,9) de toute sa carrière. Et puis offensivement, quand James Harden et Russell Westbrook, qui tournent respectivement à 34,4 points et 27,5 points de moyenne, ne sont pas en manque d’adresse, le cocktail peut s’avérer explosif. Et il a payé, avec des victoires face aux Lakers, aux Celtics ou au Jazz. Sauf que ce style de jeu demande un engagement physique de tous les instants. Qu’il paraît difficile de maintenir sur une longue série de playoffs face à des prétendants au titre.
Lors de la réception des Clippers le 6 mars dernier, les Texans, auteurs d’un horrible 7/42 à 3 points, ont d’ailleurs été complètement surclassés, accusant près de 30 points de retard avant de limiter la casse dans le garbage time (105-120). Plus inquiétant encore, ils avaient enregistré lors de leur match précédent un revers 125-123 chez les Knicks, vainqueurs de la bataille du rebond 65 à 34 ! Mais c’est à Orlando (défaite 126-106) qu’ils ont littéralement "touché le fond" selon D’Antoni. Qui ne semble pas prêt à abandonner le micro-ball pour autant.