Ligue des Nations : L'Angleterre n'a plus le temps d'attendre
La défaite en Italie (1-0), vendredi, a envoyé l'Angleterre dans la deuxième division de la Ligue des nations, tranche avec l'impression de déclin depuis la finale de l'Euro 2020. Alors que le Mondial
Il ne reste que 59 jours pour endiguer cette régression avant l'entrée en lice des Three Lions au Qatar et un seul match, contre l'Allemagne, lundi, à Wembley.
Face à l'Italie, qui s'est permis quelques expérimentations, probablement parce qu'elle regardera la Coupe du Monde à la télévision, l'Angleterre a montré un visage conforme en tout point à ce qu'on pouvait attendre de Southgate.
Il a d'ailleurs clairement laissé entendre qu'il en serait de même au Qatar. "J'ai fait quelques compromis en interne mais on ne gagne pas si on fait des compromis", avait-il jugé après les quatre matches décevants en juin où son équipe n'avait pris que deux points et marqué un but.
Il a, par exemple, reconduit la défense à trois qui avait propulsé l'Angleterre en demi-finale du Mondial-2018 et en finale de l'Euro, avec Harry Maguire, malgré son temps de jeu très réduit à Manchester United.
Les Three Lions ne mordent plus
"Tout le monde va commenter le résultat, mais il y a eu des points positifs", a-t-il plaidé après le match. Fondamentalement, pourtant, les mêmes problèmes persistent. Le plus frappant est à quel point l'attaque, redoutable sur le papier, semble inoffensive, alors que sa défense reste sujette à des sautes de concentration fatales.
Harry Kane, Phil Foden, Raheem Sterling, Jack Grealish, ou même, un cran plus bas, Bukayo Saka et Jude Bellingham, voire Mason Mount, même s'il n'est pas entré en jeu vendredi, ne font plus peur sous le maillot anglais.
Sans victoire depuis 5 matches, du jamais vu depuis 30 ans, l'Angleterre est la seule équipe de la Ligue des Nations à ne pas avoir marqué dans le jeu avec San Marin. Et la relégation dans le groupe B signifie que la prochaine édition les mettra aux prises avec des équipes comme l'Albanie, le Montenegro, le Kazakhstan ou la Géorgie, pas l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie.
La perspective de voir un effectif, dont une bonne partie est en train d'atteindre son apogée, ne pas pouvoir défendre ses chances au prochain Mondial inquiète supporters et médias.
Un Mondial hors-norme
Southgate s'était construit une belle popularité en redressant une équipe en ruines après l'humiliante élimination en huitième de finale de l'Euro-2016 par l'Islande, l'amenant, deux ans plus tard seulement après sa première demi-finale mondiale depuis 28 ans et, à l'été 2021, à sa première finale majeure en 55 ans.
Le caractère hors-norme de cette Coupe du Monde, par son décor et son calendrier, favorise les équipes qui ont des automatismes et des certitudes.
Les Three Lions n'ont rien de tout ça. "Pas de cohésion, pas de structure, pas de conviction. Mais pas de surprise sur ce qui est arrivé à Milan", a écrit Henry Winter, du Times.
"L'Angleterre a une génération de très bons joueurs gâchée par Southgate", a-t-il ajouté, implacable.
Southgate aura beau invoquer les huit jours seulement qu'il aura pour préparer son équipe entre la mise sur pause de la Premier League et le début du Mondial contre l'Iran -- du jamais vu --, tout le monde sera logé à la même enseigne ou presque.
Avec le pays de Galles et les Etats-Unis, le groupe B reste à leur portée sur le papier.
Mais sans une victoire pour l'honneur contre l'Allemagne lundi, les Anglais partiront au Qatar avec les oreilles qui siffleront encore du mécontentement de leurs supporters.