Donnarumma - Sirigu, la filiation
Si Gianluigi Donnarumma a pu s'installer avec autant de prestance en équipe d'Italie, et en profiter pour rejoindre le Paris Saint-Germain, c'est aussi grâce à Salvatore Sirigu.
Après Gianluigi Buffon, l'Italie pouvait craindre le déluge. Sauf qu'il fallait bien un gardien pour lui succéder dans le but de la Squadra Azzurra... Celui-ci s'est aussi nommé Gianluigi. A seulement 19 ans, Donnarumma a vite été intronisé à la place du patron par Roberto Mancini, au sortir de la terrible non-qualification pour le Mondial 2018. C'est précisément depuis l'été où la planète du ballon rond s'enjaillait en Russie, mais sans la Nazionale, que le Milanais était alors promu en tant que titulaire, un emblème du projet du nouveau sélectionneur. Salvatore Sirigu, qui aurait pu espérer récupérer le flambeau, en était pour ses frais. Mais c'est dans une certaine logique, aussi, que l'ancien Parisien allait surtout servir de mentor à celui qui lui emboîtera également le pas trois ans plus tard au PSG.
Après le titre de champion d'Europe acquis en juillet, Sirigu se dit "chanceux d'avoir connu deux époques extraordinaires" : "Celle de 'Gigi', un champion exceptionnel dont l'histoire parle pour lui. C'était un honneur et un grand enseignement de l'avoir accompagné si longtemps. Et c'est encore un honneur de passer à un autre gardien incroyable, au potentiel énorme." A l'Euro, Sirigu est entré une minute à la place de son cadet de douze ans, à la dernière minute du dernier match de poule remporté face au Pays de Galles (1-0). Une apparition hautement symbolique qui prouvait bien à quel point la relation entre les deux hommes était vécue de parfaite manière, Gianluigi Donnarumma se montrant particulièrement heureux de l'attention portée à son collègue.
Sirigu, passé cet été du Torino au Genoa, le lui rend bien : "Sa force mentale durant toute la compétition, son envie, sa volonté et son humilité au quotidien... C'est difficile de trouver un jeune leader. Tu as envie de bien faire et tu risques de trop en faire. Mais il a toujours fait parfaitement tout ce qu'il a eu à faire." La hiérarchie est restée la même qu'à l'Euro, avec Alex Meret (Napoli) qui suit ses deux camarades en tant que n°3 de la sélection - et futur n°2, puisqu'il n'a que 24 ans. Une confrérie soudée qui aidera à coup sûr Gianluigi Donnarumma à surmonter l'accueil musclé qui s'annonce pour lui du côté de Milan, où se déroulera Italie - Espagne mercredi soir. Malgré l'étrangeté de sa situation en club, 'Gigio' est absolument inébranlable, étendard absolu des 37 matchs sans défaite de l'Italie : il n'a jamais encaissé plus d'un but lors d'une rencontre.