Troyes, plutôt Gérone que Man City...
Troyes, qui achève lundi soir la quatrième journée de Ligue 2 avec le derby à Auxerre, est entré dans une nouvelle ère.
Qu'on ne s'y méprenne pas : le vaisseau amiral de City Football Group existe déjà et s'appelle Manchester City. L'ESTAC de Laurent Batlles n'est donc pas amenée à atteindre le même niveau que les Citizens, en tout cas ce n'est pas du tout ce qu'espèrent et attendent ses nouveaux propriétaires, représentés par le président Simon Cliff, ex-avocat des Citizens. Il faut plutôt rapprocher cette acquisition de l'exemple Lommel, club de deuxième division belge. Ou de Gérone qui, malgré une relégation de Liga, demeure partie prenante du projet global et mondial. « La montée en Ligue 1 peut être un plus, mais ce ne sera pas une obsession absolue, explique ainsi à L'Equipe Bastien Drut, économiste du football. Ce dernier rappelle aussi que 10% du capital est détenu par des entreprises publiques chinoises.
« On peut donc imaginer d'autres types de collaboration pour Troyes, par exemple des partenariats avec la Chine. » Alors, quel vrai changement visible pour les supporters ? Peut-être une pépinière... « Certains des jeunes talents de l'académie de Manchester City pourraient être envoyés à Troyes, afin d'enrichir leur parcours de formation, estime ainsi Anthony Alyce, fondateur du site Ecofoot.fr. Une politique qui pourrait également aider l'ESTAC à améliorer sa compétitivité sportive. » Possible, donc, mais loin d'être une évidence. L'idée, pour ce City Football Group qui concentre les investissements d'Abu Dhabi dans le football mondial, c'est surtout de continuer à tisser sa toile. Nancy était à deux doigts de faire l'affaire, mais le projet s'est donc rabattu sur Troyes à la dernière minute.
S'il faut une autre vitrine que Manchester City à l'échelle planétaire, celle-ci se situe largement de l'autre côté de l'Atlantique, en l'occurrence au New York City FC. Les échanges sont déjà installés depuis quelques saisons, et c'est notamment ainsi que Patrick Vieira était passé de la réserve des Citizens à son premier poste sur un banc professionnel, en Major League Soccer. Parmi l'écurie, on dénombre aussi le Melbourne City FC, entraîné jusqu'au début du mois par un certain Erick Mombaerts et où David Villa avait joué quatre matchs en 2014 en prêt de... New York ; ainsi que Yokohama (Japon), Montevideo (Uruguay), Sichuan (Chine) et Mumbai (Inde), où Nicolas Anelka a achevé sa carrière en 2015.