Que vaut vraiment Lihadji ?
Isaac Lihadji, qui devrait quitter son cocon de l'OM pour Lille, mérite-t-il réellement toute la résonance médiatique autour de ce transfert attendu ? Seul lui détient la réponse.
Tout le monde est à peu près unanime au sujet d'Isaac Lihadji : c'est un gamin respectueux et intelligent, qui apprend vite. Quelle est la part de responsabilité de l'OM et celle de l'entourage du joueur dans le clash qui devrait le voir filer à Lille la saison prochaine (d'après les dernières informations de L'Equipe) ? Seuls les supporters olympiens doivent se poser la question. Car l'important, c'est surtout que le petit prodige offensif de 18 ans puisse enfin jouer - lui qui était bloqué par son club à cause des négociations qui s'éternisaient. Et que la Ligue 1 continue de profiter de ce fan du Barça, qui aurait pu brûler les étapes en cherchant à tout prix à rejoindre ces Blaugrana avec qui il avait déjà passé de sérieux essais à l'âge de dix ans...
Au-delà de son statut de pépite du centre de formation marseillais, le dernier marqueur en date pour Lihadji remonte au Mondial U17, où les Bleus ont terminé troisièmes au mois de novembre et où il a cumulé trois buts et deux passes, frappant aussi le poteau à 2-2 en demies contre le Brésil (pays hôte). Ses compères se nommaient Adil Aouchiche, Tanguy Kouassi (PSG) et Nathanaël Mbuku (Reims). Au fur et à mesure des années, et après les déceptions Anthony Le Tallec, Florent Sinama-Pongolle, Mourad Meghni ou Jacques Faty, champions du monde U17 en 2001, les exemples de réussite en équipes de France de jeunes ont été de plus en plus nombreux.
On retrouve ainsi Karim Benzema, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez (U17 champions d'Europe 2004), Antoine Griezmann, Alexandre Lacazette (U19 champions d'Europe 2010), Paul Pogba, Samuel Umtiti, Florian Thauvin (U20 champions du monde 2013), Jonathan Ikoné, Jeff Reine-Adélaïde, Dayot Upamecano, Odsonne Edouard, Faitout Maouassa (U17 champions d'Europe 2015) et bien sûr Kylian Mbappé, champion d'Europe U19 en 2017. A l'inverse, inutile de lister les contre-exemples tant ils sont nombreux... A Lihadji, donc, de choisir son camp.
« Il a beaucoup progressé en élargissant sa zone de jeu, résumait son sélectionneur Jean-Claude Giuntini au sortir du Mondial (pour La Provence). Il a compris que les écarts étaient réduits, que chaque détail compte et que tout le monde doit participer aux efforts. Il a pris conscience aussi qu'il pouvait marquer aussi bien que faire marquer. A lui de capitaliser. Il a goûté à cette haute intensité, il faut qu'il continue de progresser. Les jeunes attaquants comme lui doivent aussi comprendre qu'il est inutile de chercher à être décisif sur chaque ballon parce qu'ils ont quelque chose à prouver. Parfois, il faut jouer calmement et attendre la bonne occasion. C'est un bon garçon, à l'écoute, et j'espère que cette expérience lui sera profitable. » Christophe Galtier a dû prendre ce discours en considération.