OM-Rennes, les grands malades et les docteurs Sampaoli et Genesio
Mission : panser les plaies. Tout juste arrivés, le nouvel entraîneur de Marseille Jorge Sampaoli et celui de Rennes Bruno Genesio récupèrent deux équipes malades.
"Ce sont trois mois qui ont semblé deux ans". La semaine dernière, le défenseur marseillais Alvaro Gonzalez a résumé ainsi la période entre le match aller à Rennes, début décembre, et la période actuelle. Car avant de s'incliner 2 à 1 en Bretagne, l'OM était en position de leader virtuel. Depuis, il a accumulé les défaites, changé de président, vu certains de ses supporters prendre d'assaut le centre d'entraînement de la Commanderie, et a aligné les entraîneurs, l'intérimaire Nasser Larguet succédant à André Villas-Boas avant de laisser la place, depuis lundi, à Sampaoli. Rennes ne va pas beaucoup mieux. Et alors que les deux équipes disputaient la phase de poules de Ligue des champions en début de saison, c'est bien un duel d'éclopés et de milieu de tableau (8e contre 10e) qui se tiendra au Vélodrome mercredi. Un chiffre résume l'ampleur du désastre: depuis début janvier, Marseille et Rennes ont disputé à eux deux 23 matches de championnat et ils en ont gagné... trois, un pour les Bretons et deux pour les Olympiens.
Objectif 5e place
Depuis l'incroyable naufrage marseillais dimanche face aux amateurs de Canet-en-Roussillon (2-1) en 16e de finale, les deux équipes sont aussi éliminées en Coupe de France et les 11 matches de L1 qu'il leur reste à disputer sont pour Genesio et Sampaoli du temps gagné sur la préparation de la prochaine saison, même s'il reste un objectif, minime : accrocher la cinquième place pour l'heure qualificative pour la Ligue Europa Conférence, la nouvelle "petite" Coupe d'Europe de l'UEFA. "On est aujourd'hui à six points de la 5e place, on a un match de plus à jouer que les autres équipes. Ce n'est pas gagné d'avance mais ça nous laisse encore une possibilité de nous rapprocher de cette 5e place. Vu l'effectif qu'il y a ici, la qualité de l'effectif, collectivement et individuellement, il y a encore la place", a ainsi assuré Genesio lundi. L'ancien coach de Lyon, qui dit avoir trouvé un groupe "touché mais combatif et prêt à relever le challenge", a aussi estimé que ses joueurs devaient désormais "retrouver du plaisir, de l'enthousiasme et ne pas être obnubilés uniquement par le résultat". Sampaoli sait pour sa part qu'il a beaucoup de travail et beaucoup de choses à soigner chez ses joueurs, à commencer par l'ego, forcément touché par l'humiliation subie sur le terrain des amateurs de Canet (N2).
"Coach bouillant"
Alors qu'il est réputé explosif et tonitruant, la première séance d'entraînement ouverte à la presse, mardi, l'a montré attentif et concentré, s'attachant à corriger les postures des jeunes Luis Henrique et Bamba Dieng pendant que ses adjoints demandaient vitesse et intensité, même sur les gestes les plus simples. Mercredi, il retrouvera dans le camp d'en face le champion du monde Steven Nzonzi, qu'il a entraîné à Séville. "C'est un coach qui dynamise son groupe. C'est beaucoup d'énergie. J'avais très bien travaillé avec lui, il fait du très bon travail. C'est un coach bouillant sur le bord du terrain mais en dehors des matches, il est plutôt tranquille", a raconté le milieu de terrain rennais. Tacticien réputé, l'Argentin aura donc deux leviers à actionner, celui d'un jeu à réinventer et celui d'un amour-propre à réveiller. "On m'a dit toute ma vie que l'OM est une passion. Que le Vélodrome s'allume quand l'équipe se rend au stade. On n'est pas là pour se cacher : on va jouer dur (...) Dans le monde, il y a des endroits calmes et des endroits intenses. Ce sont ces derniers que je veux et j'ai accepté sans hésiter", avait lancé Sampaoli à son arrivée à Marseille. Comme Genesio, l'Argentin a déjà diagnostiqué les maux de son nouveau club. On saura mercredi lequel des deux a trouvé le meilleur remède.