Ligue 1 - Lille n'a plus le choix
Tendu contre Saint-Etienne (0-0), Lille a encore son destin entre les pieds. S’il veut décrocher un quatrième titre de champion de France, il faudra aller l’emporter à Angers dimanche !
Les crus 1946, 1954 et 2011 auront-ils droit à un petit frère, dimanche soir aux alentours de 22h50 ? Tout le peuple nordiste attend cela avec impatience. Une effervescence teintée de prudence et d’une grande méfiance, quand certains supporters, eux, se rongent certainement les doigts, et passent des nuits agitées malgré la vie qui reprend petit à petit son cours normal en pleine crise sanitaire. Les fans du LOSC ne pourront fêter un nouveau titre comme les trois précédents mais ils pourront se rattraper plus tard. Ils savent ce que leurs joueurs favoris doivent réaliser pour atteindre l’objectif, et si nombre d’entre eux leur font confiance, c’est bien parce qu’ils savent que cela ne dépend que d’eux.
C’est à la fois une grosse pression mais cela offre un certain confort, tout de même. Accroché de manière surprise par Saint-Etienne (0-0) au stade Pierre-Mauroy, dimanche dernier, Lille n’a plus qu’une unité d’avance en tête du championnat de France sur le Paris-SG, large tombeur de Reims (4-0) au même moment. A l’aube et de la 38eme et ultime journée de Ligue 1, le LOSC a l’avantage d’avoir son destin entre ses pieds et sait ce qu’il lui reste à accomplir : aller s’imposer à Angers.
Galtier : « Ce dernier match sera une finale face à Angers »
Gagner sur le terrain du SCO et le quatrième titre national sera en poche. Pour ne pas avoir de maux de tête, l’équation la plus simple possible est donc évidemment de repartir d’Anjou avec les trois points. Cela se passera probablement au niveau du mental, un secteur dans lequel ont failli les Dogues lors de leur avant-dernière production, décevante. Conscients de l’attente immense les escortant, ils ont failli. Si bien que Christophe Galtier n’a pas reconnu ses hommes, d’habitude si conquérants et là, quelque peu « mangés » par l’enjeu.
« On n'a pas fait le match qu'on attendait. J'aurais une discussion avec mes joueurs pour qu'on soit plus calmes », avait concédé l’entraîneur nordiste qui sait également que son équipe est meilleure à l’extérieur. « Il n'y aura pas de calcul. Quand on n'arrive pas à gagner, il ne faut pas perdre. À domicile, on a laissé beaucoup de points cette saison. Ce parcours s'est énormément fait à l'extérieur. Ce dernier match sera une finale face à Angers », a annoncé le technicien qui avait prévu dans la semaine de « rassurer les joueurs sur ce qu'ils savent faire à l'extérieur ».
Les Angevins pourraient être tentés d’offrir une belle sortie à Moulin
Aller gagner à Angers, classé 12eme et qui n’a plus rien à jouer, il y a franchement moyen, d’autant que le SCO sera privé de plusieurs joueurs comme dimanche dernier à Marseille (défaite 3-2). Le capitaine Ismaël Traoré et Sofiane Boufal devraient notamment se porter pâle une nouvelle fois. Mais Lille se souvient aussi qu’Angers était venu l’emporter en terres nordistes, le 6 janvier dernier (2-1). Et puis, ce sera le dernier match sur le banc de Stéphane Moulin qui va quitter le club après dix belles et longues années. Ses joueurs pourraient être tentés de lui offrir une belle sortie…
Grâce à sa petite longueur d’avance, Lille sait aussi qu’il peut être sacré sans forcément gagner. Cela dépendra alors du PSG, en voyage à Brest. En cas de nul des partenaires de Benjamin André et Burak Yilmaz, il ne faudra pas que le PSG l’emporte en Bretagne. Et, s’il devait y avoir une défaite au stade Raymond-Kopa, il faudra que les rivaux parisiens perdent pendant que Monaco (3eme à trois points) ne gagne pas à Lens, ou alors que l’ASM le fasse sans rattraper sa différence de but (+34 actuellement contre +40 au LOSC). Sur sa lancée de son sacre en Coupe de France (2-0 contre Monaco), le PSG a les crocs et croit à un nouveau faux pas lillois afin d’arracher un 10eme titre national. On conseillerait donc à la troupe de Galtier de se lâcher d’entrée et de viser absolument la victoire pour ne pas se triturer le cerveau. Lille n’a plus le choix.
Ces champions sacrés au finish :