"Pour ceux qui ont entre 20 et 25 ans, un titre de champion du monde, ça donne plus de confiance et de détermination pour poursuivre. Pour ceux qui sont dans la trentaine, c'est différent car, même s'ils ont beaucoup d'expérience, ils n'ont pas le sentiment de connaître une progression. Ils savent qu'ils sont proches de la fin. La plus grande difficulté dans le sport est lorsque vous pensez que vous ne pouvez pas faire mieux. Pour les plus âgés, ils sont champions du monde et même si c'est inconscient, il y a naturellement un sentiment de relâchement". En septembre dernier, lorsque Didier Deschamps évoquait le sacre des Bleus dans les colonnes du Guardian, certains de ses internationaux devaient se reconnaître.

Du côté de Marseille, Adil Rami et Steve Mandanda, tous deux en fin de carrière, ont sans doute compris mieux que quiconque les mots de leur sélectionneur. Car depuis l'entame de l'exercice en cours, le défenseur central et le gardien de but de l'Olympique de Marseille sont à la peine. Mais si le premier cité est blessé, le second semble lui montrer depuis le début de l'année 2019 une amélioration de ses performances. Le tout après avoir été largement pris pour cible eu égard à son niveau de jeu et celui de l'équipe. L'ancien Havrais assume et reconnaît qu'il n'a pas été à la hauteur des attentes sur cette première moitié d'exercice.

"Après, ce que je n'accepte pas non plus, c'est qu'on remette en cause mon professionnalisme, tempère-t-il néanmoins dans les colonnes de L'Equipe. C'est comme ces histoires de poids. C'est gratuit ! Mais je sais d'où ça vient... Je sais me gérer. Je suis un grand garçon. J'attends parfois plus de respect et de considération. Certains ont la mémoire courte". L'international tricolore ne veut pas tout accepter sous prétexte qu'il n'est plus aussi brillant que par le passé. "Tout ce que vous avez fait avant est parfois vite balayé, ajoute-t-il. Comme je suis un peu moins performant en cette première partie de saison, je sens que des regards sont différents... J'entends des critiques plus piquantes". Et à ceux qui attendent ou espèrent la signature d'un nouveau portier l'été prochain, le champion du monde 2018 répond: "Il faudra venir me déloger. Je suis encore loin d'arrêter".