Amiens, on ne joue plus ?
Amiens vit peut-être un tournant de sa saison. Les Picards, à qui l'on répète que leur équipe développe un jeu rafraîchissant, sont pourtant dans le creux au moment de recevoir Reims
Penser au « jeu avant l'enjeu », tel était le leitmotiv absolu de Christophe Pelissier, jusqu'à la dernière minute de ses quatre années passées sur le banc amiénois. Les Picards, qui n'ont pourtant enchaîné qu'une 13e puis une 15e place lors de leurs deux premières saisons en Ligue 1, en ont tiré une réputation d'équipe agréable, même dans la lutte pour le maintien. Avec Bodmer, Jallet, Chedjou ou Kakuta, l'effectif a aussi ce qu'il faut pour attirer un minimum le chaland. L'arrivée inattendue de Luka Elsner se plaçait dans cette sympathique globalité, et le jeune entraîneur slovène (37 ans) l'annonçait dès sa conférence de presse de présentation, en juin.
« Le résultat est capital, mais j'attache aussi beaucoup d'importance au contenu, assurait ainsi le technicien. On ne peut pas avoir que 20 travailleurs. » Les Amiénois ont su encore enchanter, battant Lille en août (1-0), accrochant Lyon en septembre (2-2) et martyrisant Marseille en octobre (3-1), accrochant aussi un nul spectaculaire à Saint-Etienne (2-2, fin octobre). Sauf que, début décembre, l'ASC est désormais 16e et reste sur trois défaites d'affilée, avec une moyenne à quasiment quatre buts encaissés par match (3-1 à Rennes, 0-4 face à Strasbourg, 4-2 à Montpellier). Le premier but du jeune Jack Lahne (voir plus bas) ne console pas grand-monde...
Alors, Elsner change de ton avant la réception de Reims, qui fait figure de grand frère dans la réussite du projet : « Il ne faut pas encaisser de but, être solides et très présents sur les coups de pied arrêtés. On doit tout faire dans la solidarité et l'union, en mode guerriers. Oui, c'est le mode commando, absolument ! » Alexis Blin renchérit : « On doit être structurés et solides, si on n'encaisse pas de but ce sera déjà positif. Il faut qu'on soit compacts, tous ensemble. » C'est sûr, ça donne moins envie. Espérons qu'Amiens, en tentant de s'adapter aux réalités d'une Ligue 1 qui n'est pas celle des licornes magiques, puisse tout de même nous ramener assez vite vers son monde.