Le Real gère son Camavinga
Eduardo Camavinga est ménagé par Carlo Ancelotti, qui ne veut pas brûler trop vite sa recrue. Sera-t-il à nouveau titulaire samedi avec le Real Madrid, contre le Rayo Vallecano.
Après un mois de septembre particulièrement faste dès son arrivée au Real Madrid - un but dès sa première apparition, face au Celta Vigo (4-1) -, Eduardo Camavinga est retombé un peu en pression en octobre. Sur six matchs possibles, le jeune majeur - il aura 19 ans mercredi - n'a été titulaire que deux fois (il est aussi resté sur le banc deux fois). Et sur ces deux rencontres, Carlo Ancelotti l'a sorti à la mi-temps, sur le terrain de l'Espanyol (2-1) et contre Osasuna (0-0). Les deux fois, l'ancien Rennais avait reçu un carton jaune, ce qui définit clairement un de ses axes de progression pour espérer un rôle de plus en plus majeur chez les Merengue. Le bilan n'en demeure pas moins très positif, le jeune prodige du football français s'étant immédiatement signalé au Real.
Ses concurrents ne sont pas nés de la dernière pluie : Luka Modric (36 ans), Toni Kroos (31 ans), Casemiro (25 ans) et Federico Valverde (23 ans). "On prépare déjà cet après", selon Patrick Guillou : "S'il convainc tout le monde avant la phase à élimination directe en Ligue des champions, il sera aussi titulaire à ce moment-là." Sa maturité a été étonnante dès sa première titularisation, devant Majorque le 22 septembre (6-1). Non content de demander le ballon avec appétit, il se permettait même de donner de la voix, de replacer et d'encourager. Presque trop d'aisance, mais Camavinga est un des seuls à pouvoir se permettre de se comporter ainsi. C'est de cette manière, à Rennes puis surtout en équipe de France, qu'il est devenu un des jeunes joueurs les plus convoités du monde.
"Son mariage avec Casemiro est parfait, pareil avec Federico Valverde, apprécie aussi Luis Fernandez. Ils soulagent les autres, ils sont énormes à la récupération." Ce que Camavinga a de plus, et il devrait faire sa carrière là-dessus, c'est sa capacité de projection et de perforation ballon au pied, à la manière d'un Patrick Vieira. Au Real Madrid, notamment, ce genre de profil manque dans un jeu qui tourne parfois un peu en rond avec Modric ou Toni Kroos. Conscient d'avoir été nettement moins performant la saison dernière, ce qui lui a fait manquer l'Euro sans aucune contestation possible, Camavinga semble déjà - et toujours - en maîtrise parfaite de son plan de carrière. Karim Benzema l'adoube doucement, et il a fait le nécessaire pour que le Real soit rassuré : le Français représente bel et bien l'avenir de la Maison blanche.