Comme un symbole… C’est Nikola Karabatic, le joker blessé qui pour beaucoup n’aurait même pas dû être du voyage, qui sur le gong offre le bronze de ce Mondial à une équipe de France encore en plein chantier, pétrie de jeunes talents au lourd héritage. Ces Bleus, il faut dire, nous avaient trop bien habitués, en raflant tout sur leur passage, et notamment les deux derniers titres mondiaux. Pas de triplé inédit dans l’histoire du handball, donc, mais de belles perspectives assurément.

Comme à l’Euro 2018, perdu au stade des demies face à l’Espagne, les hommes de Didier Dinart se sont fait violence pour rebondir après leur échec aux portes de la finale de ce championnat du monde contre le Danemark – une réaction d’orgueil nécessaire malgré les petits bobos et les maux plus profonds accumulés tout au long des dix âpres duels joués par les vice-champions olympiques dans cette compétition. En atteste ce dimanche encore la grave blessure à un genou contractée par Cyril Dumoulin, titulaire dans la cage tricolore mais terrassé après 10 minutes de jeu.

Objectif Tokyo

Face aux Allemands, co-organisateurs des débats et accrochés in extremis en poule déjà (25-25), cette petite finale dans sa globalité a viré au combat. Mais les Porte et consorts ont eu le mérite de ne jamais lâcher, pas même après un premier acte bouclé avec un passif de quatre buts (9-13). Forts des sept réalisations de Mahé notamment, les Bleus se sont accrochés coûte que coûte, jusqu’à reprendre l’ascendant à la 38e minute (14-15), dans la foulée du carton rouge infligé à l’encombrant Wiencek.

En pleurs après leur défaite en demie contre la Norvège, devant leur public, les joueurs de la Mannschaft eux non plus n’ont jamais baissé pavillon, poussant les Français dans leurs ultimes retranchements, jusqu’à obtenir la balle de match à 10 secondes du gong. Une dernière possession abandonnée toutefois à la défense acharnée des doubles champions du monde déchus, victorieux au final grâce à ce contre éclair conclu par Karabatic."La médaille en chocolat, elle est trop difficile à digérer, on n’en voulait pas", claironnait après coup Remili sur l’antenne de beIN SPORTS. "L'idée reste celle d'un diesel olympique, l'enjeu final est Tokyo 2020", rappelait après la demie malheureuse le directeur technique national Philippe Bana. D’ici là, l’équipe de France aura un Euro à honorer, en janvier 2020, et un TQO dont le sésame a été acquis ici au Danemark.