La Super League semi-fermée voulue par les clubs les plus puissants du Vieux continent ne fait pas l’unanimité – loin s’en faut. L’hypothèse d’un grand championnat européen empiétant sur les plates-bandes des ligues nationales, le week-end notamment, menace bien trop d’intérêts à ce jour pour aboutir rapidement. Aussi l'Association européenne des clubs (ECA) planche-t-elle sur une évolution un peu plus douce de la Ligue des champions telle qu’elle est jouée aujourd’hui.

Réunie mardi dernier à Amsterdam, l’ECA aurait échafaudé plusieurs plans pour réformer la reine des compétitions européennes à compter de 2024 – voire 2021 en cas de consensus global. Avec pour piste privilégiée à l’heure actuelle, selon L’Equipe, une formule nouvelle à quatre groupes de huit équipes. Contre huit groupes de quatre formations actuellement. "Cette piste avait déjà été évoquée, mais là c'est clairement la plus chaude, celle qui a la préférence des grosses écuries", rapporte un témoin du concile, cité par le quotidien sportif suscité.

Seulement 8 places vacantes ?

Pas plus de qualifiés, donc, mais une véritable révolution en perspective. Dans une telle configuration, chaque club engagé ne disputerait plus six rencontres durant la phase initiale mais 14 – soit un total de 224 matches contre 96 actuellement. L’avantage est évident: avec sept réceptions garanties, chacun des participants verrait ses sources de revenus exploser (droits télé, billetterie et marketing). Reste à trouver huit créneaux supplémentaires dans un calendrier souvent déjà bien lourd. En semaine uniquement, a priori, les différentes ligues nationales n’étant pas prêtes à céder sur les week-ends.

La phase de groupes, ainsi, s’étirerait au-delà de la trêve des confiseurs, sans doute sur les mois de janvier et février. Puis viendraient les huitièmes de finale, avec quatre rescapés par groupe. Une autre option à l’étude - qui ne manquera pas de faire polémique – prévoirait pour les six premiers de chaque poule un sésame pour l’édition suivante de la Ligue des champions, sans condition aucune de classement en championnat. Un dispositif qui ne laisserait ainsi que huit places vacantes chaque saison. La ligue fermée fantasmée par certains mastodontes du ballon rond continental n’est pas pour demain, certes. Mais l’on s’en rapproche…