Amical - Argentine, le compte à rebours est lancé
Moins de trois mois avant le début de la Copa America, l’Argentine n’a plus beaucoup de temps dans son opération reconstruction. Avec toujours un débat autour de Lionel Messi.
Une fois n’est pas coutume, Madrid n’a pas réussi à Lionel Messi… Pour son grand retour avec l’Argentine, la star du Barça a connu la défaite vendredi face au Venezuela (1-3) du côté de l’Estadio Wanda Metropolitano. Un revers qui plombe un peu le moral après des prestations intéressantes suite à une Coupe du Monde 2018 qui s’était achevée par le fameux quart perdu face à la France. Lionel Scaloni, qui a succédé à Jorge Sampaoli, a opté pour un changement en profondeur en rajeunissant sa liste des 23 et en donnant enfin la part belle à des milieux de terrain plus techniques que les années précédentes. « J’ai été agréablement surpris par les matchs amicaux post-Mondial de l’Argentine, estime Benjamin Da Silva qui les a commentés sur beIN SPORTS. Surtout dans l’entrejeu avec des joueurs de technique et de vitesse comme Giovani Lo Celso et Leandro Paredes notamment. Ça changeait de l’ancienne génération de milieux de terrain comme Lucas Biglia ou Javier Mascherano ».
Retour perdant pour Messi :
Mais la défaite face aux Vénézuéliens est clairement venue enrayer la belle dynamique de l’Albiceleste. « Ce qui fait mal, c’est que tu prends 3-1 contre le Venezuela pour le retour de Messi, estime le journaliste maître ès Liga. Le vrai indice, ça va être la Copa America. C’est une équipe bien meilleure qu’avant. Maintenant, c’est une phase de reconstruction donc il faut tous qu’ils apprennent à jouer ensemble et à se connaître. J’ai envie d’être optimiste. » Par rapport au quart face à la France, il n’y avait vendredi dans le onze de départ que 4 joueurs « survivants » : le gardien Franco Armani, les défenseurs Nicolas Tagliafico et Gabriel Mercado et donc Messi. Angel Di Maria et Nicolas Otamendi auraient certainement eu leur place mais le Parisien et le Mancunien ont dû déclarer forfait pour cette trêve internationale.
Da Silva : "Il faut construire autour de Messi !"
Malgré la contre-performance de vendredi, Lo Celso, Lautaro Martinez devant ou encore Pity Martinez sur l’aile gauche se sont montrés à leur avantage, laissant présager des jours plus heureux pour une Argentine qui va changer de visage face au Maroc mardi soir (20h00 - beIN SPORTS 1). Paulo Dybala devrait ainsi avoir sa chance en pointe, sans un Leo Messi qui a quitté la sélection pour une blessure (diplomatique ?) au pubis qui fait grincer des dents du côté de Tanger… En cas de prestation probante des Argentins mardi, faudra-t-il remettre en cause le statut de la Pulga, le joueur autour duquel Scaloni compte toujours s’appuyer sur l’avenir ? C’est un grand non pour Benjamin Da Silva : « Je n’entrerai jamais dans ce débat de dire : "C’est mieux sans Messi". Jamais de la vie ! C’est toujours mieux avec le meilleur joueur du monde. Il faut construire l’équipe autour de lui, c’est évident. »
« Il faut lui mettre au milieu les joueurs avec qui il se sent le mieux, les mecs avec qui il peut faire des une-deux, des échanges, ce qu’il ne pouvait jamais faire avant, précise le camarade d’Omar da Fonseca. Ça ne va pas se faire en 2-3 matchs, c’est un renouvellement complet. » Faire de Messi non pas le sauveur de la nation, mais bien un renfort fondamental : voilà certainement la mission prioritaire (et périlleuse) de Lionel Scaloni pour ne pas raviver des très mauvais souvenirs. Une Pulga qu’il connaît évidemment très bien puisqu’il a vécu, en tant que joueur, ses premiers pas en sélection jusqu’en 2006…
Mais le temps presse pour lui alors que son contrat s’achève à l’issue de la Copa America. Un premier test XXL pour celui qui n’a pas d’expérience de coaching et qui n’aura pas le droit à l’erreur s’il compte rester en poste après l’été. Même si l’emblématique César Menotti, le nouveau directeur des sélections, a également un rôle important pour superviser le tout. « J’espère pour eux qu’ils vont être compétitifs lors de cette échéance pour que cela ne soit pas à nouveau une génération sacrifiée. Dans l’optique de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, cette génération-là peut vraiment être intéressante », conclut Da Silva. Après des années de tâtonnement, Scaloni fera-t-il mieux que ses prédécesseurs avec l’équation Lionel Messi ? Les paris sont ouverts !