GP de Toscane : La course en questions
Retour en questions sur le Grand Prix de Toscane, remporté ce dimanche par Lewis Hamilton devant Valtteri Bottas et Alexander Albon.
Le Mugello dur sur les pneus et les organismes ?
OUI. Connu pour accueillir le Grand Prix d’Italie en MotoGP depuis 1994 après une première course en 1992, le Mugello était une nouveauté pour toute la F1, dont son manufacturier pneumatiques unique Pirelli. Tracé à l’ancienne, exigeant par ses enchaînements de courbes rapides quasiment sans arrêt, le tracé toscan a offert aux pilotes un défi quasiment inédit et ça s’est ressenti. Après la course, Lewis Hamilton a convenu que le Mugello est « exigeant » et, pendant la course, Mercedes a souffert sur ses gommes. Un souci qui a même poussé l’écurie allemande, vers la mi-course, à exiger de ses deux pilotes qu’ils évitent à tout prix de monter sur les vibreurs pour protéger l’intégrité des pneus. Des soucis qui ressemblent à ceux vécu à Silverstone, autre circuit riche en courbes à haute vitesse. Cette première course au Mugello a clairement pesé sur les pilotes, Daniel Ricciardo ayant assuré en qualifications être épuisé après un tour d’attaque... Un défi que ces derniers ont volontiers accepté et, à les entendre, ils en redemandent !
Bottas responsable du crash au restart ?
IL N’EST PAS EXEMPT DE TOUTE RESPONSABILITE. Retour sur les faits. Au 6eme tour, au moment de relancer la course après l’intervention de la voiture de sécurité, Valtteri Bottas a emmené le peloton à faible vitesse jusqu’à la ligne de chronométrage, à partir de laquelle les monoplaces peuvent se doubler. Ce faisant, le Finlandais a provoqué une incertitude dans le peloton quant au moment de reprendre les gaz et relancer la course. C’est alors qu’Antonio Giovinazzi a accéléré plus tôt que les autres et a encastré son Alfa Romeo Racing dans l’arrière de la Haas de Kevin Magnussen, provoquant dans le même temps l’abandon de Carlos Sainz Jr et Nicholas Latifi. Pour être clair, un tel accident aurait pu avoir lieu au premier virage si Valtteri Bottas avait décidé de relancer la course bien plus tôt mais il est impossible de totalement exonérer le Finlandais dans cet accident, lui qui n’était guidé que par une seule chose, son envie de piéger son coéquipier Lewis Hamilton lors de cette relance. Un petit jeu auquel le Finlandais aura finalement perdu, reculant dans la hiérarchie lors de chacun des deux départs arrêtés.
Renault a-t-elle manqué le coche pour le podium ?
NON. Pendant longtemps, Daniel Ricciardo a pu croire au premier podium de Renault depuis Nick Heidfeld lors du Grand Prix de Malaisie en 2011, qui était le 100eme de la marque au losange. Mais, quand on regarde la situation de plus près, l’Australien n’avait pas forcément les armes pour espérer terminer la course dans le Top 3 et remettre Renault sur la « boîte » neuf ans après. Si la R.S.20 a retrouvé du rythme lors des qualifications puis en course, il n’était pas suffisant pour rivaliser avec la Red Bull Racing d’un Alexander Albon alléché par l’idée de signer le premier podium de sa carrière, une semaine après la victoire de Pierre Gasly, qu’il a remplacé dans l’écurie de Milton Keynes, avec AlphaTauri, « l’équipe B » de la galaxie Red Bull. Comme à Monza l’an passé ou à Spa-Francorchamps cette année, la quatrième place était le meilleur résultat possible au Mugello pour la future écurie Alpine et Daniel Ricciardo s’est en volontiers satisfait à l’issue de la course. Ce qui est certain, c’est que Renault est sur la bonne trajectoire et qu’il manque simplement quelques détails pour parvenir à tirer parti de situations aussi rocambolesques que celle vécue lors de ce Grand Prix de Toscane.
Quel week-end pour Gasly après sa victoire à Monza ?
A OUBLIER ! En une semaine, beaucoup de choses peuvent changer. Pour Pierre Gasly, le changement a été radical. Vainqueur héroïque à Monza, le pilote AlphaTauri a vécu un week-end presque catastrophe au Mugello. En grande forme lors des essais libres, s’installant dans le Top 5 lors de deux des trois séances, le Normand a pu aborder la séance de qualifications en confiance. Mais, comme il l’a admis plus tard, un aileron et des éléments aérodynamiques endommagés ne lui ont pas permis de tirer le maximum de son AT01 et ne passant pas le cap de la Q1 pour une 16eme place sur la grille de départ. Dans le peloton avec un premier enchaînement de virages propice aux accrochages, Pierre Gasly a été pris en sandwich par Kimi Räikkönen et Romain Grosjean, essayant de passer dans un trou de souris pour finalement terminer sa course après deux virages dans un bac à graviers. On pourrait presque dire que le Français est passé « de héros à zéro » mais ça serait sans doute exagéré tant sa performance à Monza restera dans les annales.
Quelle 1000ème GP pour Ferrari ?
QUAND L’OPPORTUNISME CACHE UNE ABSENCE D’AMELIORATION. Initialement prévu pour le Grand Prix de France au Castellet, le 1000eme Grand Prix de F1 de l’histoire de la Scuderia Ferrari a finalement eu lieu sur un circuit dont elle est le propriétaire, le Mugello. Mais, lors de ce Grand Prix de Toscane Ferrari 1000 (dénomination officielle de la course), la seule voiture rouge qui a mené la course restera... la voiture de sécurité que Mercedes, pour marquer le coup, a recoloré dans un rouge typique de la marque de Maranello. Si Charles Leclerc a tenté de se battre aux avant-postes au départ, tenant la troisième place jusqu’au 18eme tour, le Monégasque a subi l’absence de rythme de sa SF1000 alors que Sebastian Vettel, handicapé par un accrochage au départ avec Carlos Sainz Jr, a dû naviguer dans le peloton tout au long de la course. Heureusement, le scénario de Monza et un double abandon a été évité mais Ferrari n’avait pas les armes pour se battre aux avant-postes dans cette course si importante. Les deux pilotes ont fini dans les points, faisant un peu mieux que Mercedes la saison passée lors du Grand Prix d’Allemagne où la marque allemande a fêté ses 120 ans d’implication en sport automobile, mais sans une kyrielle d'abandons, et pas des moindres, peut-être que Ferrari aurait fini une nouvelle fois avec un zéro pointé.