GP de Belgique : La course en questions
Retour en questions sur le Grand Prix de Belgique, qui a vu Lewis Hamilton s'imposer devant Valtteri Bottas et Max Verstappen.
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Mercedes a-t-elle évité de peu une nouvelle catastrophe ?
MÊMES CAUSES, PRESQUE LES MÊMES EFFETS. En fin de course, tant Lewis Hamilton que Valtteri Bottas ont nettement levé le pied... tout comme Max Verstappen. Si l’usure des pneus et une volonté de ménager leurs montures sont sans aucun doute à l’origine de cette perte de performance, le Britannique n’a pas caché son inquiétude quant à la dégradation de ses gommes Pirelli. Sans doute devait-il avoir en mémoire le cauchemar qu’à pu être Silverstone... et il avait raison de s’inquiéter. En effet, à l’image du Grand Prix de Grande-Bretagne, une intervention précoce de la voiture de sécurité et une piste jonchée de débris de carbone ont poussé les pilotes à effectuer pas moins de 33 tours, soit les trois-quarts de la distance du Grand Prix, avec un seul train de pneus durs. Une stratégie qui s’est avérée impossible à tenir à Silverstone et qui a été très compliquée à faire fonctionner à Spa-Francorchamps, d’où la différence dépassant la seconde entre le rythme vu jusqu’au 40eme tour et celui des quatre dernières boucles pour le champion du monde en titre. Un phénomène également vu chez Valtteri Bottas et Max Verstappen, qui ont bouclé des tours jusqu’à trois secondes moins rapides. La crainte d’une rupture était bien présente mais le risque a sans doute été bien géré.
Comment expliquer la forme de Renault à Spa après l’échec de Barcelone ?
LA R.S.20 BRILLE AVEC PEU D’APPUIS. Deux semaines après l’échec criant de Barcelone, avec les deux monoplaces hors de forme et hors des points, Spa-Francorchamps a connu un tout autre scenario pour l’écurie française. La performance d’ensemble de Renault, avec la 4eme place de Daniel Ricciardo, qui a arraché le point du meilleur tour en course dans la dernière boucle, et la 5eme position d’Esteban Ocon, permet à l’écurie de la marque au losange de réussir son meilleur total de points (23) sur une course depuis son retour comme constructeur. Mais il faut peut-être aller chercher en 2019 les racines d’un tel résultat. En effet, alors que la R.S.20 est une évolution de la R.S.19 utilisée la saison passée, cette dernière s’était montrée particulièrement à l’aise à Monza, avec très peu d’appuis aérodynamiques. Une configuration qui a également été employée ce week-end à Spa-Francorchamps malgré un deuxième secteur plus sinueux qui appelle la plupart du temps à un compromis, dans lequel Ricciardo et Ocon ont perdu beaucoup de terrain lors des qualifications. En misant tout sur la vitesse de pointe, Renault a fait un pari osé mais qui s’est avéré payant... et qui laisse augurer du meilleur pour Monza le week-end prochain !
Quels problèmes pour Ferrari lors de ce Grand Prix de Belgique ?
DES SOUCIS A TOUS LES ÉTAGES ! Rien ne va plus chez Ferrari et Charles Leclerc semble commencer à perdre patience. Avec une SF1000 mal née, ce qui n’est plus un secret, et un moteur passé en quelques mois de surpuissant à anémique, le fait de voir la Ferrari doublée facilement par une AlphaTauri avant même la zone DRS de la ligne droite de Kemmel en est un révélateur, la Scuderia n’avait pas les armes pour se battre pour entrer dans les points. Si Charles Leclerc a pris le risque de partir en pneus tendres et a su remonter au neuvième rang dans les premiers tours, la course est vite devenue pénible pour les pilotes, les dirigeants de l’écurie et les tifosi. Cette course a également montré une désorganisation interne, le premier arrêt au stand de Charles Leclerc, avec des pneus pas prêts, en est le symbole. Le vainqueur à Spa-Francorchamps en 2019 en a perdu ses nerfs, hurlant en français « P... de sa race » à la radio. Sans parler de Sebastian Vettel, encore une fois aux abonnés absents et qui termine devant son coéquipier au bénéfice d’une stratégie à un seul arrêt. L’heure est très grave pour les hommes de Mattia Binotto alors que Monza et, surtout, le 1000eme Grand Prix de Ferrari au Mugello se rapprochent. On pourrait presque dire que le huis clos décidé pour la manche disputée près de Milan est une bénédiction pour l’écurie de Maranello, qui n’aura pas à affronter la bronca de ses supporters. Des changements ont déjà été effectués en interne mais c’est sans doute une révolution dont Ferrari aurait besoin. Pendant ce temps-là, privé de course, Carlos Sainz Jr a pu méditer sur son choix de signer pour l’écurie italienne à compter de la saison prochaine alors que McLaren est en bonne forme et va récupérer le moteur Mercedes en 2021.
La stratégie de Pierre Gasly était-elle la bonne ?
MAUDITE VOITURE DE SÉCURITÉ ! Le pilote AlphaTauri s’est avéré être le seul à choisir les pneus durs, les moins performants, pour prendre le départ de la course. Et, étant parvenu à passer sans soucis le premier virage, a pu remonter dans le peloton jusqu’au septième rang. Une stratégie osée qui lui offrait l’opportunité d’aller le plus loin possible pour finir la course avec des pneus plus performants que ses concurrents et continuer sa remontée. Mais l’intervention de la voiture de sécurité au 10eme tour a totalement brouillé sa stratégie car, avec l’obligation d’utiliser deux types de gommes en course et encore 34 tours à parcourir, le Français ne pouvait pas passer par les stands pour mettre des pneus lui permettant d’aller jusqu’à l’arrivée. Contraint de rester en piste, il a petit à petit perdu du terrain jusqu’à son arrêt au 26eme tour. Reparti avant-dernier, Pierre Gasly est reparti le couteau entre les dents pour finalement terminer 8eme, se défaisant des deux Racing Point dans les cinq derniers tours. Sans une infortunée voiture de sécurité, sans doute que le pilote AlphaTauri aurait pu être plus proche du Top 5 et des deux Renault.
La direction de course aurait-elle dû sortir le drapeau rouge après le crash Giovinazzi-Russell ?
OUI. Retour sur les faits : dans le 10eme tour de course, à la sortie des Fagnes, Antonio Giovinazzi a perdu le contrôle de son Alfa Romeo Racing, la faute à un excès d’attaque de la part du pilote italien. A la suite du choc, une roue de la monoplace de ce dernier s’est détachée, venant heurter la Williams de l’infortuné George Russell. A cet instant, la direction de course a déployé la voiture de sécurité afin de permettre l’évacuation des deux épaves et le nettoyage de la piste. Or, dans le même temps, les leaders sont passés à l’endroit de l’accident et ont dû faire face à une piste jonchée de débris, passant à une toute petite vitesse pour éviter toute prise de risques. Face aux conséquences de cet accident et à l’état de la piste, le meilleur choix aurait été de mettre un drapeau rouge pour permettre un nettoyage optimal de la piste et un changement de pneus « gratuit » pour les pilotes ayant traversé le champ de débris, qui risquaient une crevaison. La direction de course a fait un choix différent, avec une prise de risques sans doute trop importante.