Bottas est le premier vainqueur
Dominé dès le Grand Prix d’Australie par Valtteri Bottas, Lewis Hamilton a peut-être trouvé chez son coéquipier, auteur de la course parfaite, un concurrent de choix.
Il se passe toujours quelque chose à Melbourne. Traditionnel point de départ de la saison de Formule 1, ce Grand Prix d’Australie n’a pas failli à la règle. Si le week-end avait débuté sur un grand classique avec la huitième pole-position du patron Lewis Hamilton, la première course de l’année était marquée d’entrée par le départ version « tondeuse à gazon » du local de l’étape Daniel Ricciardo, qui éprouvait les imposants nouveaux ailerons avants. Pour une écurie Renault qui ne verra aucune de ses deux monoplaces à l’arrivée. Mais surtout, Hamilton était surpris par son coéquipier Valtteri Bottas, qui prenait le meilleur sur le Britannique. Prémisse d'un Grand Prix parfait: "C'est sans doute la meilleure course de ma carrière, car tout était sous contrôle", avouera le Finlandais.
Très attendu au volant de la Ferrari et… tassé par Sebastien Vettel au départ, Charles Leclerc va « jardiner » lui aussi à trop vouloir suivre le rythme de son illustre coéquipier, même s’il saura se maintenir à la cinquième place pour finir à seulement une petite seconde de Vettel… Incapable de viser la victoire, l’Allemand, vainqueur des deux dernières éditions, est loin du compte à près d’une minute du vainqueur. Au moins, Leclerc aura-t-il fait partie des pilotes au nez creux. Comme Bottas, qui retarde son passage aux stands et efface record du tour sur record du tour. Avec la démonstration que les gommes neuves, pour lesquelles ont opté Hamilton et Vettel, sont moins performantes.
Les Ferrari à... une minute !
La qualité de pneumatiques n’est pas en cause concernant Romain Grosjean et sa Haas toujours maudits en Australie. Après la roue mal fixée l’an passé, c’est un premier arrêt interminable dans les stands – et un nouvel incident à l’avant-gauche…- qui accable le Français, alors même qu’il se battait pour la sixième place. Avec en guise de coup de grâce un sixième abandon en huit participations.
Plombé par la gestion de son écurie en qualifications, Pierre Gasly, en s’élançant de la dix-septième position, ne se faisait guère d’illusions sur ce profil de circuit, mais au moins le pilote Red Bull a-t-il eu le mérite d’avoir suivi le rythme des voitures de tête au prix d’une course propre et maîtrisée, achevée aux portes des points (11e). Preuve que le moteur Honda répond présent. Max Verstappen en a fait bon usage avec une autre course très aboutie, sans « dérapage », mais bien au contraire un dépassement parfait au 31e tour sur Vettel. Pour un sixième podium de rang, à cheval sur deux saisons... et une autre mauvaise nouvelle à l’intention des « Rouges ».
Mais que dire de la performance de Bottas: le coéquipier dans l’ombre d’Hamilton prend sa part de lumière dès ce premier Grand Prix. Et de quelle manière, puisque le Finlandais désormais barbu relègue le quintuple champion du monde à vingt secondes et assortit sa performance du nouveau point de bonus du meilleur tour en course et d'un nouveau doublé des Flèches d’argent, qui enregistrent un total inédit de 44 points. Voilà au moins quelque chose qui ne change pas en F1.
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(*) Bottas avait remporté sa dernière victoire lors du GP d’Abu Dhabi, dernière course de la saison 2017.