Bleus - Nzonzi, un meuble est revenu
Steven Nzonzi a enchaîné mercredi un deuxième match complet avec l'équipe de France. Lui qui, mine de rien, avait passé près de deux ans sans sélection.
La logique de groupe si chère à Didier Deschamps ne profite pas qu'à Olivier Giroud. Ainsi Steven Nzonzi, d'abord invité surprise fin 2017 avant de se retrouver finaliste costaud de la Coupe du Monde (entré en jeu à la 55eme minute contre la Croatie afin de suppléer N'Golo Kanté, alors qu'il n'y avait encore que 2-1 pour la France), n'avait plus évolué en bleu de toute l'année 2019, soit cinq rassemblements au total. Parti de Séville pour la Roma après le Mondial, les Italiens l'ont prêté au Galatasaray en début de saison dernière.
Autant être clair, Nzonzi était en train, doucement mais sûrement, de s'enterrer aux yeux de son sélectionneur. Même l'explication de son seul appel de l'année dernière, pour les matchs de septembre, n'était pas très convaincant de la part de Didier Deschamps : "Sa présence est un peu liée à certaines absences. Je sais ce qu’il est capable de faire, ça reste un joueur de très haut niveau." Et puis, à la toute fin du marché hivernal 2020, il y a eu ce petit éclair de génie : prendre le train rennais en marche. Forcément rassurant pour Didier Deschamps, et le résultat est immédiat. Un bonheur ne venant jamais seul, dans la foulée de la qualification des Bretons en Ligue des Champions, Nzonzi a été retenu à nouveau dès le mois de septembre.
Jouant les trois matchs des Bleus depuis la reprise, il a même disputé les deux derniers en intégralité, pour le remake parfait face à la Croatie (4-2) puis contre l'Ukraine mercredi (7-1). En épluchant toutes les conférences de presse de Didier Deschamps depuis ce rappel de Nzonzi, pas un mot ne lui a été demandé sur son longiligne champion du monde de 31 ans, qui revient aussi accompagner son jeune coéquipier Eduardo Camavinga. C'est comme s'il faisait tout simplement partie des meubles. Fidèle à lui-même, Nzonzi résumait son sentiment fin août en peu de mots : "Ça fait très plaisir, mais je ne change pas mon attitude, je continue à travailler."
Le soldat parfait, dont Didier Deschamps doit toujours penser la même chose qu'au moment de sa sélection pour la Coupe du Monde : "Il n'a pas de génie, mais il est efficace. Il est déjà venu et il a été performant. Il a pour lui cette aisance technique et une taille assez imposante." Exactement 1,96 m de pur bonheur pour ses coachs, Julien Stéphan étant sans doute - et logiquement - celui qui en parle le mieux : "Il a quelque chose qui n'est pas quantifiable statistiquement, il équilibre l'équipe. Il compense, il a cette intelligence tactique largement au-dessus de la moyenne." Qui lui permet donc, aussi, de pouvoir être immédiatement opérationnel lorsqu'il entre en jeu.