Bleus: Les mêmes maux qu'à l'Euro
La rentrée des Bleus devait servir à éloigner le souvenir de l'Euro raté, mais la performance contre la Bosnie-Herzégovine (1-1) mercredi fut un rappel des maux de juin.
Défense friable, problème à droite
Positionnement parfois un peu lâche, pertes de balle ou fautes aux abords de la surface, gestes techniques manqués... L'arrière-garde tricolore n'a pas toujours fait preuve d'une grande sérénité pour la rentrée, face aux partenaires du redoutable Edin Dzeko. Il s'agit du quatrième match d'affilée où les Bleus encaissent au moins un but, après une série de cinq rencontres d'inviolabilité. Anecdote ou révélateur de la solidité perdue, l'équipe de France a concédé l'ouverture du score pour la quatrième fois d'affilée, une première dans le mandat de Didier Deschamps débuté en 2012.
A la décharge du sélectionneur, il est privé en septembre de ses deux latéraux titulaires, Benjamin Pavard et Lucas Hernandez. En l'absence du premier, le couloir droit était occupé mercredi par Jules Koundé, défenseur central au Séville FC. Son expulsion contre la Bosnie a contraint Deschamps à convoquer en urgence Nordi Mukiele (23 ans), défenseur du RB Leipzig jamais appelé jusqu'alors. Dans le groupe, Léo Dubois était le seul arrière droit de métier.
Disette Mbappé, trio "perfectible"
Le trio d'attaque Griezmann/Mbappé/Benzema devait marcher sur l'Europe, mais rien ne se passe comme prévu. Deschamps l'a reconnu mercredi dans un euphémisme, leur association "peut toujours être perfectible". Si performant en club, malgré l'agitation entourant son faux-départ au Real Madrid, Kylian Mbappé ne s'est pas présenté sous son meilleur jour à la Meinau. Les défenseurs bosniens n'ont pas été perturbés par ses dribbles ni ses accélérations et, quand il les a pris à défaut, le poteau a repoussé son tir ou l'arbitre lui a refusé un penalty.
Cela fait désormais six matches, Euro compris, qu'il n'a pas marqué le moindre but. A son crédit, l'attaquant de 22 ans a débloqué certaines situations, comme mercredi en obtenant puis tirant le corner débouchant sur l'égalisation française.
Cascade de blessures
Après les blessures de l'Euro (Digne, L. Hernandez, O. Dembélé), place aux indisponibilités de septembre. Lucas Hernandez encore en manque de rythme, Benjamin Pavard et Marcus Thuram blessés, Dayot Upamecano appelé puis finalement laissé à la disposition de son club après diagnostic médical... Chaque jour du rassemblement a été marqué d'une nouvelle déconvenue. Mercredi, Corentin Tolisso a quitté la sélection après une blessure musculaire à un mollet, et Deschamps a aussi dû se résoudre à libérer N'Golo Kanté, qu'il savait pourtant touché à une cheville depuis plusieurs jours. Fait paradoxal, il a remplacé le milieu de Chelsea par... Adrien Rabiot, qu'il pensait indisponible !
"J'avais échangé avec lui avant la liste, il n'avait pas joué depuis deux ou trois semaines, il n'était pas prévu qu'il reprenne (en club) ce week-end. Si j'avais su en amont qu'il jouerait, il aurait été dans la liste initiale", s'est justifié Deschamps. Mais ce n'est peut-être pas terminé: après avoir ressenti une "pointe à un mollet" mercredi, Kylian Mbappé est dans l'attente d'examens médicaux.
Les choix ne paient pas
Face à ces impondérables, Deschamps tente de faire face tactiquement, mais peu de choix se sont avérés gagnants. Après le catastrophique passage à une défense à trois en 8e à l'Euro, le retour à une ligne de quatre n'a pas empêché les Bleus de concéder l'ouverture du score mercredi. Offensivement, les remplaçants du trio Benzema-Mbappé-Griezmann n'ont pas mis à profit leur maigre temps de jeu: Kingsley Coman et Anthony Martial, notamment, n'ont que des miettes à se partager.
Deschamps : "La marge de progression offensive est la plus importante" :