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Bleus : Kingsley Coman, une chance à saisir pour l'éternel joker
Kingsley Coman entrevoit un statut de titulaire durable sur le flanc droit de l'équipe de France, un poste exigeant défensivement qu'il occupe néanmoins au Bayern Munich avec succès.
A 25 ans, l'attaquant a une chance à saisir. Non pas à la place de Karim Benzema, forfait pour le rassemblement de mars qui s'ouvre vendredi (21h15) à Marseille par un amical contre la Côte d'Ivoire. Mais bien sur l'aile droite des Bleus, avec une fonction hybride de "piston", adoptée par le sélectionneur Didier Deschamps dans son système à trois défenseurs centraux. "Kingsley, c'est le rôle qu'il occupe avec le Bayern dans ce système-là, même s'il peut jouer aussi bien à gauche qu'à droite. Il reste un joueur offensif, mais qui joue sur un côté", s'est expliqué Deschamps à l'annonce de sa liste de mars, confirmant avoir choisi Coman pour ce poste en particulier. L'ancien joueur du Paris SG connaît la musique: dans le schéma ultra-offensif de son entraîneur Julian Nagelsmann en Bavière, il évolue très souvent à gauche, avec la possibilité de repiquer au centre sur son pied droit.
Concurrence abordable
Derrière lui, Lucas Hernandez est chargé de compenser défensivement, et devant, le trio Thomas Müller-Leroy Sané-Robert Lewandowski est mis dans les meilleures dispositions par ce latéral beaucoup plus percutant et dangereux qu'un défenseur traditionnel. Le stage de mars offre une bonne occasion de peaufiner ces automatismes en sélection: Benjamin Pavard, désormais considéré par Deschamps avant tout comme un défenseur central, a déclaré forfait et Léo Dubois n'est pas retenu. Seul concurrent à ce poste parmi les 23 Bleus, Jonathan Clauss "aura du temps de jeu" d'après Deschamps, mais le Lensois, dont c'est la première convocation, part logiquement de beaucoup plus loin dans la hiérarchie même si ce rôle lui va parfaitement. Coman est d'autant plus en confiance qu'il reste sur une prestation remarquée à ce poste, en novembre face au Kazakhstan (8-0), "une soirée dont je vais me souvenir", comme il l'avait souligné sur le plateau de Téléfoot après ce match à deux passes décisives et de multiples coups de rein dévastateurs.
"Je défends comme je peux"
"En club j'évolue un peu dans la même position avec le ballon. Pour une première fois, ça s'est très bien passé. Pour un joueur offensif, je défends comme je peux. Si je suis amené à l'occuper à l'avenir, ce sera avec grand plaisir même si ce n'est pas mon meilleur poste", avait développé l'ancien Turinois sur TF1. Deschamps, lui aussi, avait apprécié. "Si je l'ai mis là, ce n'est pas juste pour une fois. Cela demande certainement des aménagements mais en position offensive c'est l'idéal, car il se retrouve dans sa zone et c'est un accélérateur de jeu, avec une capacité à éliminer, marquer et faire marquer", expliquait le technicien sur le plateau du diffuseur. Si le sélectionneur reconnaît une part de risque à aligner un attaquant dans sa ligne de cinq défenseurs - "tout dépend de ce qu'il y a en face", répète-t-il souvent -, il parvient enfin, avec cet ajustement tactique, à sortir Coman de son rôle d'éternel joker, toujours présent mais souvent barré par une concurrence offensive féroce.
Dans ses 36 sélections, le "King" Coman compte en effet plus d'entrées en jeu (19) que de titularisations (17) et ce statut a parfois pu faire grincer, comme à l'Euro où il n'avait pas caché son énervement à l'issue d'une séance d'entraînement réservée aux remplaçants, qu'il avait jugée trop éreintante. Absent du Mondial-2018, l'homme aux cinq buts en sélection a sans doute trouvé une porte d'entrée dans le "onze" des champions du monde. A huit mois du Qatar, il ne reste qu'à l'ouvrir.