RC Lens : Leca - Cahuzac, bienvenus chez les Ch'tis
C'est une belle histoire de contraires qui s'attirent : celle des Corses Jean-Louis Leca et Yannick Cahuzac qui rayonnent au RC Lens, racontée par Robert Malm.
Même Dany Boon n’aurait jamais songé à un aussi beau scénario. A Lens, les frères corses Jean-Louis Leca et Yannick Cahuzac ont été immédiatement adoptés. Au-delà d’un certain rapprochement sportif, avec plusieurs clubs de la même région au haut niveau depuis des dizaines d’années, Robert Malm évoque bien sûr une culture, un état d’esprit : « Ils ont beau venir de l’autre bout de la France, ils incarnent les valeurs du club et le public leur rend bien. Ce sont de fervents passionnés, combatifs, ils aiment ce qu’ils font. Quand Leca entre à l’échauffement à Bollaert, tout le public se lève et le porte. Ils savaient où ils mettaient les pieds. »
Néanmoins, Yannick Cahuzac n’aurait peut-être pas franchi le pas sans la présence de son ami, d’un an son aîné (35 ans contre 34) : « Ils ont fait en sorte d’être voisins, précise notre consultant. Entre eux, ça va même au-delà de l’amitié. C’est la fierté corse, c’est Bastia, c’est l’identité. C’est bien, car dans les moments plus compliqués, ils peuvent aussi se soutenir et se relever. » Le milieu de terrain est lui arrivé cet été, mais on a l’impression qu’il fait déjà partie des meubles. « Il aurait pu continuer à Toulouse, en Ligue 1. Puis on se dit qu’avec son âge avancé, c’est peut-être un second couteau, mais il est mort de faim. Il fait le dos rond, et dès qu’il entre dans l’équipe, il n’en sort plus. Il a pris le brassard de capitaine, tu ne confies pas ça à n’importe qui ! »
Leca, qui dispute avait fortement défriché le terrain, avec cinq ans passés à Valenciennes dans l’ombre de Nicolas Penneteau (de 2008 à 2013), qui arrivait lui aussi de… Bastia. « Cinq ans sans jouer, loin de son île natale, ça montre bien l’attachement à la région, poursuit notre spécialiste. Leca fait désormais partie de la rivalité locale, il est conspué lorsqu’il revient à Valenciennes, car il est identifié lensois ! » Robert Malm rappelle également l’exemple d’Anton Drobnjak, passé avec succès de Bastia à Lens en 1997 pour finir champion de France. Il cite aussi le Toulonnais Frédéric Meyrieu, figure du RCL de 1993 à 1996. « Des joueurs sudistes venus dans le Nord, j’en connais qui ont investi et même acheté ! » Leca et Yannick Cahuzac y réfléchissent peut-être.