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Brahim Thiam nous raconte... le coup de couteau de Candela et les apéros à Caen
Toute la semaine, nos consultants beIN SPORTS football nous relatent une anecdote de leur carrière. Brahim Thiam parle de Caen ou de Vincent Candela, mais aussi de cigarette à Levante.
« Ce qui m’a le plus ému, c’est mon premier match avec Malaga en 1998. Ma fille avait un mois, j’étais en Espagne tout seul depuis sa naissance et je marque ! Après, il y a mon dernier match avec Reims en 2010, mes deux enfants sont avec moi sur le terrain… Sinon, il faut remonter à 1990. Trois heures avant la finale du championnat de France U17 avec Montpellier, mon meilleur pote Vincent Candela, le roi des déconneurs, commence à me chamailler à table vers 11h. Je lui donne un coup de fourchette, il me met un coup de couteau et me fait un trou dans la jambe ! Trois heures avant le match de ma vie ! Il n’y a que le kiné qui le savait, il m’a donné des compresses et un strap. On gagne 5-1, le sélectionneur des Bleus vient me voir... Voilà sur quoi s’embarquait ma carrière (sourire) !
A Caen, lors de la saison 2006-2007, on a aussi vécu une belle épopée avec la montée en Ligue 1. Tous les mercredis soir, on faisait poker jusqu’à trois ou quatre heures du matin, rempli d’alcool ! Fiesta, pizza, bière, apéro. Une de mes deux ou trois meilleures périodes d’homme et de joueur, j’ai tissé des liens indéfectibles avec Nicolas Seube, Sébastien Mazure, Cédric Hengbart, Stéphane Sanson. On dit que la préparation invisible est importante, mais si on ne peut pas se piffrer… Alors que nous, on allait chercher les liens comme ça ! Personne n’a jamais rien su, nos femmes ne disaient rien. Dès 19h on était au pastis, Vincent Planté notamment était le roi du pastis ! Et sept joueurs sur dix fumaient.
D’ailleurs, à Levante, en 1996-97, notre coach fait des entretiens individuels pour nous connaître. C’est un Basque, avec une tête d’assassin. Je passe en premier, il me demande si je fume. Je lui dis que oui, il me répond ‘OK, tu es capitaine’. Il avait besoin d’hommes de confiance et il a vu que même dans la difficulté, je ne lui mentais pas. Peut-être qu’il le savait déjà, mais il a aimé que je ne mente pas… Sinon, de toute façon, il m’aurait grillé ! Quand on ne calcule pas, quand on répond avec son cœur et qu’on est naturel, on est une bonne personne. Jusqu’à la fin, avec Luis Fernandez à Reims, j’ai eu la chance d’avoir cette image de soldat sur qui on peut compter. Faire sa carrière sur des valeurs de dignité, sur qui je suis et non sur ce que je fais, ça vaut tous les trophées. »