Bleus : Une équipe de rêve aux JO et aux Mondiaux
Dans une interview accordée à L’Equipe, le sélectionneur de l’équipe de France de cyclisme Thomas Voeckler est revenu sur son choix, sans surprise, de sélectionner Thibaut Pinot, Romain BarDa
La France attend un titre olympique sur route chez les hommes depuis José Beyaert en 1948 à Londres et un titre mondial depuis Laurent Brochard en 1997 à San Sebastian. Une éternité… Mais en 2020, les couleurs bleu-blanc-rouge pourraient enfin briller, en cette année où les JO de Tokyo et les championnats du monde d’Aigle-Martigny (Suisse) sont au programme, sur des parcours similaires, qui seront favorables aux grimpeurs. Autant dire que Thomas Voeckler, le sélectionneur des Bleus, n’a pas eu de mal à désigner ses trois premiers coureurs : Thibaut Pinot, Romain Bardet et Julian Alaphilippe disputeront, sauf blessure, les JO et les Mondiaux, comme il s’en est expliqué dans un long entretien à L’Equipe. « J’ai horreur des coureurs qui se pré-sélectionnent eux-mêmes. Mais ceux qui ont déjà parlé sont ceux que j’ai déjà prévenus, Romain, Julian et Thibaut. Avec un parcours pour grimpeurs qui savent gagner au sprint, l’évidence était de retenir ces trois-là. Ça aurait été hypocrite de faire croire qu’on devait attendre leurs résultats pour les sélectionner. Ce sont les trois meilleurs Français sur ce type de parcours et on ira à Tokyo, puis en Suisse au Mondial, pour gagner. On a connu assez d’années où on n’avait aucune chance de briller pour ne pas se priver de ces trois champions. (…) J’ai parlé avec les trois, ils connaissent déjà les consignes pour Tokyo. Je ne les dévoilerai pas tout de suite, mais Romain, Julien et Thibaut sont déjà au courant de celui qui aura le droit d’agir de telle façon en course. Ou pas. »
Un avantage pour Bardet ?
Le vice-champion du monde 2018 Romain Bardet, qui ne disputera pas le Tour de France, aura un petit avantage sur ses compères, la course olympique se déroulant seulement six jours après l’arrivée sur les Champs-Elysées. « Mon idée a été d’avoir d’abord un joker de luxe, à savoir un pur grimpeur qui n’aurait pas la fatigue du Tour de France dans les jambes. Quand j’ai vu que Romain ne ferait pas le Tour, j’avais là le joker qui j’imaginais. Il va pouvoir s’adapter aux conditions particulières en partant deux semaines avant les autres au Japon et s’acclimater à la chaleur, à l’humidité, et ne souffrira pas du décalage horaire », poursuit Voeckler, qui précise que ses coureurs prendront l’avion dès le soir de l’arrivée du Tour. Et quid des autres sélectionnés ? Ils devront encore patienter un peu… « J’avais jusqu’à la fin janvier pour déposer une liste élargie de 22 coureurs. On a jusqu’au 6 juillet pour désigner nos cinq sélectionnés (pour les JO, ndlr) issus de cette liste mais, en accord avec la Fédération, on annoncera la sélection au moment du championnat de France (21 juin). L’ossature pour les Mondiaux sera presque identique parce que les parcours sont semblables, sachant qu’on aura trois coureurs de plus. Il n’y a pas de secret sur les coureurs que je vais suivre pour les places restantes, à la fois pour les Jeux puis le Mondial. Les prétendants sont identifiés, il y a Guillaume Martin, Rudy Mollard, David Gaudu, Warren Barguil et Pierre Rolland par exemple. Et on n’est pas à l’abri de l’émergence d’un jeune d’ici là. » Pour enfin mettre fin à la disette française ?