Gnabry, l'explosion de l'anti-star
Depuis le remplacement de Niko Kovac par Hansi Flick sur le banc du Bayern, les Bavarois survolent à nouveau leur sujet, et Serge Gnabry n'est pas le dernier à en profiter. Patrick Guillou s'en réj
Aucun club ne parvient réellement à se détacher pour devenir favori en Ligue des Champions, surtout depuis l'élimination de Liverpool. Aucun, sauf peut-être le Bayern, qui avait réenclenché le mode rouleau compresseur avant le malheureux arrêt forcé. Et s'il est un symbole de ces Bavarois retrouvés, au-delà de Robert Lewandoswki, on opte sans problème pour Serge Gnabry. L'international allemand, qui a tenté de se lancer à Arsenal en 2012, à l'âge de seize ans, est revenu au bercail en 2016. Après un an au Werder, le Bayern l'a récupéré pour le prêter à Hoffenheim, puis le faire jouer à partir de la saison passée. Auteur d'un retentissant quadruplé à Tottenham en octobre (victoire 7-2 du Bayern), il a enchaîné six buts en quatre matchs fin février, dont ce doublé à Chelsea (0-3) en C1.
Notre consultant Patrick Guillou estime que cette confirmation porte un nom : celui de Joachim Löw. « Sa déclaration a été un tournant psychologique pour lui. Alors qu'il n'était pas forcément titulaire avec Niko Kovac, il a dit que peu importe, Gnabry serait titulaire en sélection. Là, tu te dis que le gamin doit avoir autre chose. C'est quand même un sélectionneur champion du monde, il peut choisir entre plusieurs très grands joueurs. C'est de nature à le faire devenir ce titulaire indiscutable au Bayern, mais pas n'importe lequel : un titulaire décisif lors des grands matchs. » Notre spécialiste du football allemand décrit aussi une facette du joueur qu'il ne connaissait pas, après avoir vu un documentaire sur lui réalisé par la Bundesliga.
« On y voyait sa façon de vivre avec son papa ivoirien, sa fondation... Il met de côté le bling bling, il s'intéresse aux autres. De par son éducation, il partage. Leur relation était très touchante. Je n'ai pas ressenti de plan de communication, mais une vraie authenticité. On comprend mieux, aussi, le décalage entre ce qu'il est et ce que représente le Bayern. En étant plutôt renfermé, on se disait qu'il n'y arriverait pas... Mais grâce à sa très grosse personnalité et à cette éducation, il a trouvé sa place, il a montré qu'il n'y avait pas forcément besoin d'avoir une voiture de luxe pour jouer dans ce club. Même dans le football, c'est encore possible. » Et si le Bayern, dans la lignée d'un Thomas Müller, commençait à faire des anti-stars son improbable spécialité ?