Bundesliga : La descente aux enfers du Werder
Malgré le contexte particulier, le Werder Brême n'a pas le choix : il faut gagner lundi face à Leverkusen, en clôture de la 26eme journée de Bundesliga
Hambourg a ouvert la brèche : le vainqueur de la Ligue des Champions 1983, mastodonte du football allemand, est descendu en deuxième division. Alors, pourquoi pas le Werder, autre dinosaure du nord du pays, quadruple champion dont la dernière fois en 2004 avec Johan Micoud ? Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1992, encore finaliste de la dernière Coupe de l’UEFA de l’histoire en 2009, le club de Brême a maintenu une gloire certes un peu plus modeste, mais plus récente, avant de lentement péricliter dans les années 2010. A tel point que le Werder est l’équipe qui, sur la dernière décennie, a encaissé le plus de buts parmi les cinq grands championnats (599).
A neuf journées de la fin et avec deux matchs de retard, le voilà avant-dernier à cinq points de Düsseldorf, le virtuel barragiste. « Ils ont eu 18 joueurs blessés cette saison, et pas des contractures où tu reviens au bout de dix jours, mais des absences qui se comptent en semaines ou mois, explique Patrick Guillou. Après le départ de Kruse, leur jeu a d’abord été redondant et lent, pas agréable à voir. Et leur effectif est construit pour jouer l’Europe ou le ventre mou, pas le maintien. C’est une situation que j’ai connue aussi à Wolfsbourg, quand j’étais l’adjoint de Valérien Ismaël en 2016-2017. On s’est retrouvés à disputer le maintien avec des joueurs comme Mario Gomez ou Jakub Blaszczykowski. »
Et puis le jeu s’est amélioré… C’est presque là qu’est arrivée la vraie catastrophe, comme le précise encore notre consultant : « Quand tu joues bien mais que tu perds quand même, tu te demandes comment tu peux t’en sortir… » Malgré les frères Maximilian et Johannes Eggestein, une défense expérimentée ou les 41 ans de Claudio Pizarro, la spirale infernale continue d’associer les défaites et les blessures : une victoire en onze matchs, une série de cinq défaites d’affilée, un nul après avoir mené 2-0 chez le Hertha Berlin ; la plus mauvaise attaque du championnat (27 buts), la plus mauvaise défense (55 buts), la même chose sur coups de pied arrêtés (sept buts marqués, 17 encaissés). Il y a urgence, mais voilà peut-être un club pour qui la pause forcée est arrivée à point nommé.