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Bundesliga - Eintracht Francfort / Sébastien Haller : « Je ne me suis pas trompé »
Après un passage remarqué à Utrecht, Sébastien Haller s'est engagé à Francfort l'été dernier. Un choix que l'ancien Auxerrois ne regrette pas du tout, bien au contraire.
Sébastien Haller, quel bilan faites-vous de vos six premiers mois en Bundesliga ?
C’est un bilan positif du fait des performances collectives et individuelles. Personnellement, j’ai réussi à m’intégrer que ce soit dans le club et dans ma vie de tous les jours. Je suis bien installé. Je pense que c’est positif. J’espère que les six prochains mois seront encore meilleurs.
Quel est votre avis sur Francfort ? Est-ce vraiment une ville de football ?
Francfort est une ville internationale où il y a énormément de choses à faire. C’est aussi une ville qui respire le foot. Toute la ville est derrière le club et les joueurs. Presque tous les matchs à domicile sont à guichets fermés donc avec plus de 50 000 personnes. Forcément ça donne très envie de commencer les matchs.
Etes-vous fier de votre parcours depuis votre départ d’Auxerre début 2015 ?
Je suis allé crescendo. Mon départ d’Auxerre m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Quand on quitte le cocon, on ne te fait aucun cadeau. Tu dois te remettre en question tous les week-ends. J’ai juste essayé de bosser et d’apprendre des personnes qui m’entouraient. J’ai essayé d’engranger de l’expérience là où je pouvais. Et petit à petit, j’ai progressé. Je suis maintenant à Francfort. Ici, il y a beaucoup de nouveaux joueurs et d’étrangers. On essaye de tous apprendre les uns des autres et progresser ensemble. Ça doit être une ligne de conduite si on veut arriver haut.
Vous n’avez donc pas de regrets par rapport à votre plan de carrière ?
J’ai zéro regret. Je suis super content de la carrière et de la vie que je mène. Beaucoup de personnes rêveraient de jouer au football, moi j’ai la chance de le faire. C’est un « kiff » tous les jours ! Je préfère me satisfaire de ce que j’ai aujourd’hui plutôt que de penser à ce que j’aurais pu avoir. Je ne suis pas parti au bout de six mois d’Utrecht car je ne pense pas avoir ce profil. Je ne suis pas un joueur qui attire au bout de six mois. Avec moi, il faut prendre le temps de me juger, de me regarder et de voir si je peux m’intégrer dans une équipe.
Lorsque vous brilliez aux Pays-Bas, on a lu dans la presse que des clubs huppés en Angleterre ou en France s’intéressaient à vous. Pourquoi ce choix de l’Eintracht Francfort ?
Quand j’ai rejoint les Pays-Bas, mon objectif était clair : après quelques mois, je voulais aller soit en Angleterre, soit en Allemagne. Il faut être réfléchi dans ces moments-là. Beaucoup de joueurs aimeraient jouer dans tel ou tel championnat mais ils ne le peuvent pas forcément. J’ai posé le pour et le contre et je me suis dit que le meilleur endroit pour moi pouvait être la Bundesliga. On a tout fait pour que ça se concrétise. Beaucoup de clubs étaient intéressés, j’ai eu quelques propositions et, finalement, Francfort est venu avec un projet qui m’a intéressé. J’ai senti beaucoup d’envie de leur part.
Le jeu en Allemagne, considéré comme un petit peu plus « posé », vous convenait peut-être plus que celui pratiqué en Angleterre…
Pour moi, pour aller en Angleterre, il faut être armé, avec pas mal de matchs derrière soi. Il faut être prêt pour ça. La Premier League est un championnat particulier avec beaucoup de rythme, d’intensité et qui est très physique. Il ne faut pas se mentir : en Angleterre, le manque de performances assez rapides peut pousser le club à acheter un autre joueur dans les mois qui suivent. Il y avait une certaine insécurité par rapport à ça. En Allemagne, j’avais l’opportunité de jouer tous les week-ends. Je ne me suis pas trompé. C’était important pour moi, pour continuer ma progression.
Francfort est finalement à 4 points de Leipzig, dauphin du Bayern. Que faudra-t-il améliorer selon vous pour réaliser une deuxième belle partie de saison ?
On a la deuxième meilleure défense, donc, de ce côté-là, difficile de faire mieux et de passer devant le Bayern. On pourrait par contre concrétiser un peu plus les occasions qu’on a. On n’est pas une équipe qui se crée énormément d’occasions par match. Mais si on arrivait à les concrétiser, on pourrait réaliser une deuxième partie de saison encore meilleure.
On connaissait Niko Kovac comme joueur. Comment est-il en tant qu’entraîneur ?
C’est le même que le joueur ! Il ne lâche rien. Il est toujours sur tes côtes, agressif. Physiquement, il faut qu’on soit au top. Vraiment, il ne nous lâche pas ! Le travail d’abord et après on discute, et encore (rires). C’est beaucoup de rigueur. Il essaye que, mentalement, on soit des morts de faim.
Vous êtes déjà à 7 buts. Vous êtes-vous fixé un objectif ?
Je ne me fixe pas vraiment d’objectif. Je préfère faire un bilan en fin de saison. Si je marque 10 buts en m’étant créé 50 occasions, le bilan sera moyen. Si par contre je mets 10 buts en 12 occasions, ça sera très bien. C’est une question de jugement. Il faut que je sois décisif, efficace et que le peu d’occasions que j’ai aillent au fond.
Parlez-nous maintenant de votre but face à Stuttgart, qui a été élu plus beau de 2017 en Bundesliga…
C’était un match qu’on méritait de gagner. On fait une super première mi-temps. On doit tuer le match en première période. On s’expose un peu plus en deuxième et, catastrophe, on prend un but et un carton rouge. Honnêtement, à ce moment-là, on se dit que le 1-1, c’est déjà un bon résultat. Et puis, à la dernière seconde, je fais un truc comme ça ! J’ai senti que ce but allait nous faire du bien que ce soit pour moi ou pour l’équipe. C’était notre première victoire à domicile. Donc beaucoup d'émotions se sont mélangées et nous ont submergés !
Quel défenseur vous a plus impressionné depuis votre arrivée en Allemagne ?
Je n’ai pas beaucoup joué ce match mais j’ai été impressionné par le jeu aérien de Naldo. Quand j’étais sur le banc, j’en parlais avec un coéquipier. Il arrivait à chaque fois deux fois plus haut que l’attaquant. Quand je suis rentré, j’ai été deux-trois fois au duel avec lui et j’ai vu qu’il avait un bon timing, un bon sens du placement. C’était vraiment impressionnant !
Avez-vous un peu en tête l’équipe de France à moyen terme ?
Le seul moment où j’y pense c’est quand les journalistes me le demandent (rires). Honnêtement, je n’y pense pas. Je suis vraiment focalisé sur ce que je vis maintenant. Après, ça serait une étape magnifique dans ma carrière. Mais ça viendra seulement si les performances suivent. On en est encore loin. Il y a des joueurs qui méritent leur place puisqu’ils jouent de plus grandes compétitions.
Gardez-vous un petit œil sur l’AJ Auxerre, votre club formateur, en difficulté cette saison en Ligue 2 ?
Je n’ai plus trop de nouvelles. Mon départ ne s’était pas très bien passé. Mais, par contre, je garde un très bon souvenir de mes années en jeunes. C’était magnifique. J’ai beaucoup évolué en tant que footballeur et en tant qu’homme. C’était une superbe école. J’ai vraiment connu des coachs, des profs et des joueurs géniaux. Mes années en pro ont été un peu plus compliquées. Je regrette un peu d’être parti vite en décembre (2014), sans avoir eu le temps de dire au revoir à tout le monde.