Dopage : Une expérimentation lancée en Grande-Bretagne avant les JO 2012 ?
Selon une enquête du Daily Mail, une expérimentation a été menée avant les JO 2012 à Londres sur l'efficacité d'une boisson potentiellement dopante basée sur les cétones.
Le sport britannique est-il à l’orée d’un scandale de dopage d’Etat ? C’est en tout cas une véritable bombe que le quotidien britannique Daily Mail a lâché dans ses pages ce dimanche. En effet, selon une enquête, l’agence gouvernementale en charge des sports olympiques UK Sport aurait financé un programme d’expérimentation secret concernant une boisson énergétique baptisée « DeltaG » avant les Jeux Olympiques de Londres, en 2012. Ce produit, initialement mis au point pour les forces spéciales de l’armée américaine, utilise les cétones et permet un apport supplémentaire en énergie. Or, à l’époque, rien ne garantissait l’efficacité du produit, l’absence du moindre effet secondaire ou encore le résultat négatif d’un contrôle antidopage. De plus, les athlètes concernés par ce projet auraient signé une décharge ainsi qu’un accord de confidentialité afin d’éviter toute mise en cause d’UK Sport.
Des effets secondaires ont été démontrés
Or, des effets secondaires, il y en a bien eu ! En effet, selon cette enquête du Daily Mail, pas moins de 40% des athlètes concernés par cet essai, essentiellement des rameurs et des cyclistes, ont été victimes de troubles gastro-intestinaux, ce qui a même poussé 28 athlètes à mettre un terme à leur participation à cette expérimentation. 24 autres athlètes ont abandonné en l’absence de résultats. Cette enquête à charge contre le système britannique n’a pas manqué de faire réagir. Alors qu’Emma Jackson, qui est convaincue que les blessures qui ont mis un terme à sa carrière sur 800m sont liées à un médicament que le médecin de la Fédération Britannique lui a donné, a déclaré qu’« ils jouent avec la vie des gens », Jo Pavey est aussi sortie du silence. « C'est presque comme si, de nos jours, les athlètes ne pouvaient courir sur la scène mondiale sans ces ordures, tonne la championne d’Europe du 5000m en 2014 dans les colonnes du Daily Mail. C'est déprimant car vous sentez que certains jouent avec la limite absolue. De toute évidence, il y a des gens qui se dopent carrément, d'autres s'éloignent d'un simple entraînement dur. »
UK Sport nie tout programme controversé
A la suite de la publication par le Daily Mail de cette enquête, UK Sport est sortie de sa réserve et a assuré dans un communiqué ne pas financer « des projets de recherche destinés à donner à nos équipes nationales un avantage en performance aux dépens du bien-être des athlètes ». Reste que l’utilisation du « DeltaG » a bien été évoquée car UK Sport a confirmé avoir pris contact avec l’Agence Mondiale Antidopage ainsi que l’Agence Britannique en la matière afin d’avoir un avis sur la légalité de ce produit vis-à-vis du Code Mondial Antidopage mais également son innocuité vis-à-vis des athlètes. « UK Anti-Doping a confirmé par écrit, après avoir demandé une clarification à l'AMA, qu'il n'y avait aucune raison de considérer ces substances comme interdites en s'appuyant sur la liste 2011 des produits et méthodes prohibés », ajoute UK Sport dans ce communiqué. Une affaire qui va jeter un peu plus l’opprobre sur les performances britanniques lors des JO 2012, durant lesquels l’équipe de Grande-Bretagne a remporté pas moins de 29 titres.