Crise sanitaire : Quel impact sur le sport amateur ?
Alors que Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, a répété mardi qu’un plan de soutien au sport amateur était en préparation, les pratiquants et les clubs n’en sont pas moins inquiets.
Particulièrement touché par la crise sanitaire, le sport amateur s’en relèvera-t-il ? A l’assemblée nationale mardi, Roxana Maracineanu a répété que l’Etat travaillait "à l’élaboration d’un plan de soutien à l’activité associative", aux côtés de "tous les acteurs de la nouvelle gouvernance du sport. (…) La place de nos associations est centrale dans nos vies pour nos enfants et les bénévoles qui les font vivre. Et c’est bien cela qui justifie notre accompagnement, notre soutien moral et financier", a encore déclaré la ministre des Sports.
Mais qu’en pensent les principaux concernés ? 2478 clubs et 632 licenciés ont été interrogés dans le cadre de l’enquête « Agir pour le Sport Amateur », fruit de la collaboration entre La Centrale du Sport/Grinta et Sport et Citoyenneté. Et les pratiquants mettent notamment l’accent sur le lien social, plus important que la compétition à leurs yeux. Plus de 43% des interrogés le citent ainsi comme leur principale motivation. 83% d’entre eux se disent par ailleurs impactés moralement par cette absence de pratique sportive en club, mais aussi au niveau de leur bien-être (plus de 80%) et de leur motivation (74%), ainsi que de leur niveau global d’activité physique (79,1%).
Un tiers des clubs craignent d’être très impactés
Des clubs auxquels les licenciés interrogés sont très attachés, pour 75% d’entre eux. Et ils reconnaissent que la pratique du sport en club est l’activité qui leur manque le plus, à 86%. Si près de la moitié d’entre eux se disent inquiets ou très inquiets de l’impact immédiat de cette crise sur leur club, ils sont plus de 90% à être disposés à apporter leur aide en renforçant leur engagement bénévole. Ce qui ne sera pas de trop, pour des clubs dont la perte moyenne estimée en raison de cette pandémie de coronavirus est de 6 800 euros. Dont 3 000 euros par club en raison de l’absence d’activité hebdomadaire, et des ventes de boissons et de produits alimentaires en marges des rencontres.
La moitié des clubs interrogés estiment par ailleurs que les recettes vont diminuer de 25%, et un tiers d’entre eux pensent même qu’elles pourraient baisser de moitié. Pour 81% des clubs, la crise va impacter leurs recettes et près d’un tiers craignent d’être très impactés économiquement. Pour y remédier, ils espèrent vite pouvoir organiser de nouveaux événements, avoir recours au bénévolat, mais pas forcément augmenter les cotisations. 65% des clubs assurent ainsi qu’ils n’envisagent pas du tout cette solution.