Dopage : Face aux accusations, Claude-Boxberger assure n'avoir rien pris
Alors qu'elle a été contrôlée positive à l'EPO, Ophélie Claude-Boxberger s'est défendue de toute pratique dopante dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe.
Déjà touché par les affaires Calvin et Amdouni, l’athlétisme français a pris un nouveau coup au ventre. Neuvième lors du 3000m steeple des championnats d’Europe de Berlin en 2018, Ophélie Claude-Boxberger est sous le coup d’une enquête à la suite d’un contrôle positif à l’EPO le 18 septembre dernier. La native de Montbéliard, qui s’est murée dans le silence depuis l’annonce de ce contrôle, a décidé de prendre la parole dans un entretien accordé au quotidien L’Equipe. « C’est très difficile, je suis traitée pire qu’une criminelle, assure l’athlète. J’aimerais que la vérité soit faite mais les gens sont en train de me couper la tête, ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de détruire une vie. La réaction est démesurée. Car, pour le moment, il n’y a rien. » Interrogée sur ce contrôle positif à l’EPO, Ophélie Claude-Boxberger a mis en avant l’enquête en cours par l’OCLAESP (Office Centrale de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique) pour limiter ses déclarations. « Il y a des choses pour me défendre. Je cherche, je travaille avec l’OCLAESP, on essaie de savoir ce qui s’est passé. Pour le moment, je n’ai rien à dire là-dessus, il faut que les choses sortent. »
Claude-Boxberger critique envers la Fédération
Un contrôle positif qui a eu lieu à l’issue d’un stage de préparation en vue des championnats du monde organisé à Font-Romeu. Stage qui s’il a reçu l’aval de la Fédération Française d’athlétisme (FFA), n’était pas dans le strict cadre fédéral. « J’ai eu une discussion avec les référents du demi-fond (Patricia Djaté-Taillard et Gilles Garcia, ndlr). Ils m’ont dit de prévoir un stage comme si je faisais les championnats du monde, mais ils ne pouvaient pas me dire si j’étais sélectionnée, assure Ophélie Claude-Boxberger dans la suite de ce entretien. Mais il n’y avait pas de stage fédéral organisé alors que la FFA avait indiqué quelques mois plus tôt, après l’affaire Calvin, qu’on ne devait plus partir chacun de notre côté. Je suis donc allée à Font-Romeu. » Un stage durant lequel elle confirme avoir reçu la visite du manager national des épreuves hors-stade Jean-François Pontier mais également du docteur Jean-Michel Serra, directeur du service médical de la FFA et compagnon de l’athlète. Un encadrement officiel limité qu’Ophélie Claude-Boxberger impute à la Fédération. « Jean-François Pontier est venu me voir cinq jours au milieu du stage pour évaluer mon niveau. Je reproche à la Fédération ce manque de suivi, ajoute l’athlète. Je n’ai jamais vu dans les modalités de sélection qu’on sélectionnait quelqu’un sur le niveau à l’entraînement. Ça m’a foutu une pression. »
Claude-Boxberger : « Comment vais-je prouver que ce n’est pas moi ? »
Si le contrôle du 18 septembre dernier, effectué à son domicile de Montbéliard, s’est avéré positif, Ophélie Claude-Boxberger met en avant le fait que ceux effectué avant et après cette date n’ont rien révélé, ce qui provoque chez elle une certaine incompréhension, renforcée par l’intervention des agents de l’OCLAESP le 5 novembre dernier. « Ça a été le choc total. J’ai eu zéro réaction, j’étais juste choquée. Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. Il n’y a pas de produits dopants chez moi, j’ai une vie normale, assure la native de Montbéliard. Tu passes par des phases où tu espères, tu te dis qu’il y a eu quelque chose puis, ça se trouve, c’est foutu. Comment vais-je prouver que ce n’est pas moi ? Surtout qu’à Doha, je me fais éliminer en série, à la rue. Je fais certainement ma moins bonne performance de la saison. Donc je me serai dopée alors que... Il y a un problème ! » A la question de savoir si ce contrôle positif est le résultat d’un coup monté à son encontre, la réponse est évasive, assurant qu’il y a une autre explication que la prise de produits dopants. « Je dis qu’il y a une explication. C’st pour cela que j’attends vraiment l’enquête, ajoute Ophélie Claude-Boxberger. S’il y a ça, c’est qu’il s’est passé quelque chose. C’est le rôle de la Gendarmerie de le prouver, ils travaillent avec l’AFLD. » Critiquée quant à la courbe de ses performances, Ophélie Claude-Boxberger s’est montré véhémente, mettant en avant une possible jalousie : « En France, on n’aime pas la réussite. Ça suscite de la jalousie, tonne la Doubiste. J’ai toujours eu ce corps-là ! J’ai toujours été affûtée et musclée. » Maintenant qu’une enquête est ouverte pour démêler le vrai du faux, l’athlète ne s’en cache pas, elle attend de voir ce qu’il va se passer. « Je ne sais pas où je vais. Ma vie s’est arrêtée le 5 novembre, tonne-t-elle. Il n’y a pas de date, je ne sais pas. J’ai demandé l’analyse de l’échantillon B. Je n’ai aucune information supplémentaire. » Une affaire qui est loin d’être terminée et dont l’athlétisme français se serait bien passé.