Sergey Shubenkov échappe de peu à une lourde sanction. En décembre 2020, l’ancien champion du monde du 110m haies a été testé positif au furosémide, un produit classé comme diurétique par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) et qui est recherché lors des contrôles en raison de ses propriétés masquantes. Une information qui avait été révélée en janvier dernier par le media russe Match TV et que les autorités locales, avide de se refaire une image à la suite des nombreux scandales de dopage, ont pris très au sérieux. En effet, alors que la Fédération Russe d’athlétisme reste suspendue par World Athletics, Sergey Shubenkov faisait partie des athlètes autorisés à participer sous bannière neutre aux principaux événements au calendrier international jusqu'au terme de l'année 2020. Par l’intermédiaire d’un communiqué, World Athletics a statué sur le cas de l’athlète russe après avoir pu entendre ses explications et a décidé de le blanchir. « Le Tribunal Disciplinaire considère que Sergey Shubenkov n’a commis aucune faute ou négligence », annonce l’Unité d'Intégrité de l'athlétisme dans ce communiqué.

Une raison familiale au contrôle positif de Shubenkov

Peu après l’annonce de l’AIU, qui a retenu la thèse de « l’ingestion non intentionnelle » du produit, Sergey Shubenkov s’est exprimé au travers de son compte officiel Instagram pour s’expliquer. « Mon fils de trois mois s'était vu prescrire un médicament de la liste des produits interdits par l’AMA, a ainsi assuré celui qui avait manqué les Jeux Olympiques de Rio en raison des restrictions imposées à l’époque aux athlètes venant de Russie. Un enfant de cet âge ne peut pas avaler, donc nous avons dû préparer les pilules d'une certaine façon. Ce qui a laissé de minuscules traces de poudre du traitement dans ma cuisine qui ont engendré ce test positif. » Alors que la menace d’une suspension de quatre ans est désormais levée, mis à part si l’AIU décide d’interjeter appel devant le Tribunal Arbitral du Sport, Sergey Shubenkov n’est pourtant pas encore assuré de participer aux Jeux Olympiques de Tokyo. En effet, le natif de Barnaoul n’a pas encore reçu pour 2021 le statut d’Athlète Neutre Autorisé de la part de World Athletics, contrairement à 62 de ses compatriotes, dont seulement dix pourront prendre part aux épreuves dans la capitale japonaise.