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La revanche ou la confirmation : Stade Toulousain - UBB, à qui le Bouclier de Brennus ?
La finale du Top 14 voit le tenant du titre, le Stade Toulousain affronter l'Union Bordeaux-Bègles, néo-champion d'Europe, samedi au Stade de France.
Comme une évidence. Le Bouclier de Brennus pouvait-il réellement se jouer entre deux autres équipes que Toulouse et Bordeaux-Bègles ? Entre les deux premiers de la saison régulière, on ne se quitte plus. Finale du Top 14 l'an passé, demi-finale de Champions Cup début mai… Les deux poids les plus lourds du rugby tricolore vont avoir une nouvelle occasion de savoir qui est le patron. Cette affiche écrira quoi qu'il arrive une nouvelle histoire. Celle d'une saison parfaite pour l'UBB et d'une arrivée tonitruante au sommet. Ou celle de Toulousains décidément intouchables quand un trophée est à portée de mains.
La rencontre de samedi a surtout des airs de troisième acte entre les deux formations. Si Toulouse est la valeur-étalon question gagne, l'UBB est un petit nouveau à ces hauteurs. Sa découverte avait débouché sur une leçon terrible, le 59-3 infligé par des Toulousains euphoriques pour s'adjuger le titre 2024. Touchés à l'orgueil et mieux préparés, les Bordelo-Béglois n'avaient pas manqué de prendre leur revanche il y a moins de deux mois, profitant de Haut-Garonnais diminués pour se qualifier pour leur première finale de Champions Cup (35-18).
Oublier pour de bon le traumatisme de 2024
Samedi au Stade de France, on joue donc la belle. Cette saison, les affrontements entre Toulouse et l'UBB ont tous été remportés par les Girondins. Outre la demi-finale européenne, Bordeaux-Bègles s'est aussi imposé deux fois en championnat, la première mettant fin à plus de deux ans d'invincibilité des champions de France en titre dans leur antre d'Ernest-Wallon (12-16). Un succès confirmé 32-24 au retour à Chaban-Delmas dans un style offensif plus proche des habitudes des hommes de Yannick Bru.
Bordeaux-Bègles avance vent dans le dos, décomplexé dans les moments qui comptent. Le doute de juin 2024 s'est envolé, semble-t-il pour de bon. L'UBB sait désormais ce qu'il en coûte d'une telle apathie, et a fait les ajustements nécessaires pour mettre aux oubliettes cette finale cauchemar. Elle s'est adjointe les services d'un préparateur mental. L'effectif a été densifié pour ne plus avoir des joueurs sur les rotules dès le coup d'envoi comme la saison passée. Et c'est tout le groupe qui s'est mis au diapason, les avants se montrant désormais aussi déterminants que les ailiers Louis Bielle-Biarrey, de retour pour cette finale trois semaines après sa commotion, et Damian Penaud. "Sur les grands rendez-vous, on a souvent répondu présent devant" estimait Yannick Bru après la victoire contre Toulon en demi-finale (39-24).
Ce fut notamment le cas en demi-finale de Coupe d'Europe contre Toulouse. Samedi dernier contre le RCT, le Girondin le plus en vue se nommait Maxime Lamothe, le talonneur auteur d'un triplé aussi retentissant qu'inédit, une première à ce stade de la compétition dans l'histoire du Championnat de France. "On n'est pas euphoriques parce que se qualifier pour la finale, ce n'est pas l'aboutissement", a tout de suite tempéré Lamothe. "On a vu ce qui s'est passé la saison dernière. Peut-être qu'on n'avait pas réagi comme il fallait au lendemain de la demi-finale l'an dernier... On est là où on voulait être, à nous de finir le travail."
10/10, la copie parfaite de Toulouse
Finir le travail, ça on sait faire côté toulousain. C'est même une marque de fabrique. Toulouse a remporté ses dernières finales, scène nationale et continentale confondues. Le dernier revers des Rouge-et-Noir au moment de jouer un titre remonte à 17 ans, contre le Munster en Coupe d'Europe. Le bilan historique est remarquable : 50 finales, pour 37 victoires et 13 défaites, contre seulement deux pour l'UBB.
"Les joueurs de cette génération ont l'habitude de jouer ce genre de matches" assurait Romain Ntamack juste avant la finale du Top 14 de la saison dernière. "L'expérience fait qu'on arrive de mieux en mieux à les gérer, on a pris de la maturité. Même quand on est menés, il n'y a pas d'affolement, on arrive à rester calme en toutes circonstances. Le truc, c'est que quand tu gagnes une fois, tu as envie ensuite de gagner tout le temps. Tu deviens addict."
Les Haut-Garonnais veulent signer un triplé après les sacres de 2023 et 2024, et signer une nouvelle saison avec au moins un trophée de plus au palmarès. Ils devront pour cela contenir les assauts de Bordeaux-Bègles, passé maître dans l'art de punir les erreurs adverses, quitte à laisser la possession. Lors de la demi-finale de Coupe d'Europe n'avait fallu que 13 secondes aux Toulousains pour se faire déborder suite à une perte de balle pour le premier essai de l'UBB. Puis 19 secondes après la coup d'envoi de la deuxième période pour voir Bielle-Biarrey remonter tout le terrain jusque dans l'en-but. De quoi presque faire passer le Stade Toulousain pour l'outsider.
"Amusez-vous à regarder ce que vous avez dit de nous sur les quatre dernières finales que l’on a pu jouer en championnat" préfère se souvenir l'entraîneur Ugo Mola en conférence de presse vendredi. "Je crois qu’on n’était pas très souvent favoris. Après, c’est vous qui décidez. Sincèrement, ce n’est pas quelque chose qui perturbe." Un nouveau revers contre l'UBB avec le titre de champion à la clé aurait certainement de quoi davantage l'ébranler.