Une semaine à peine après le début de la phase à élimination directe, l'intensité monte d'un sérieux cran. Terminé l'écrémage, place aux quarts de finale entre les huit plus costauds du plateau de cette Champions Cup samedi et dimanche. Trois clubs français sont encore en compétition dont le double champion sortant, La Rochelle. Les Maritimes vont vivre un nouveau grand moment dans un nouveau classique du rugby continental contre le Leinster. L'Union Bordeaux-Bègles ouvrira le bal contre les Harlequins, le Stade Toulousain tentera de conclure en beauté le week-end, dimanche face à Exeter. Tour d'horizon des quatre rencontres, à suivre sur BeIN Sports.

UBB – Harlequins, samedi (16h00)

Il est l'heure pour Bordeaux-Bègles de changer de statut. Présent en quarts de finale pour la deuxième fois de son histoire, l'UBB va chercher à faire aussi bien que durant l'édition 2021. Comme il y a trois ans, les Girondins se sont baladés en huitième de finale, en laminant les Saracens (45-12). Le quart 2021 avait été une toute autre histoire, un succès étriqué contre le Racing 92, de trois petits points (24-21). Contre les Harlequins samedi, le match pourrait être bien plus enlevé. L'UBB flambe depuis le début de cette coupe d'Europe : meilleure attaque de la compétition (43 points de moyenne), meilleure moyenne d'essais par match (plus de 6) ou encore plus grand nombre de franchissements.

Dans ce registre, Damian Penaud s'est régalé contre les Saracens. Mais l'international tricolore sera toutefois absent, touché à la cuisse, tout comme Matthieu Jalibert, insuffisamment remis de sa blessure au genou avec les Bleus en février. La colonne estampillée XV de France n'est pas au complet, mais Bordeaux-Bègles pout nourrir de légitimes ambitions. Les Harlequins ne seront pas pour autant une équipe facile à bouger, parmi les meilleures gratteuses de la Champions Cup, tout en s'appuyant sur la quatrième attaque. Chaban-Delmas va devoir retrouver son statut de forteresse, alors que l'UBB a été battu deux fois dans son antre en championnat en 2024 face au Stade Français, et à Pau. "Nous étions dans les seize, nous sommes désormais dans les huit meilleurs, mais on sait que si on se fait éliminer la semaine prochaine, ce sera un échec" avait estimé l'entraîneur Yannick Bru après la qualification.

Leinster – La Rochelle, samedi (18h30)

Demi-finale en 2021. Finale en 2022 et 2023. Et désormais quart de finale 2024. Entre le Leinster et La Rochelle, on ne se quitte plus. On ne s'attendait pourtant pas à retrouver cette affiche aussi "tôt" dans la compétition, la faute à un début de saison poussif des joueurs de Ronan O'Gara. Plus en jambes, les Maritimes évolueront en Irlande avec un premier avantage, celui psychologique. Les Rochelais ont éliminé le Leinster ces trois dernières éditions.

A eux la force de l'habitude, à défaut de la constance cette saison. Cela a bien failli leur coûter très cher au tour précédent samedi dernier. Chez les Strormers sud-africains, La Rochelle n'a dû son salut qu'à une transformation manquée par Mannie Libbok après la sirène (21-22), après avoir attendu près de 50 minutes avant de vraiment lancer son match. Un pareil impair pourrait avoir des conséquences, contre une équipe vainqueure de huit des neuf derniers quarts de finale qu'elle a eu à disputer toutes compétitions confondues.

Northampton – Bulls, samedi (21h)

La cinquième attaque de la compétition face à la troisième, il devrait y avoir du jeu samedi en Angleterre. Les Bulls vont essayer de faire mieux que les Sharks et les Stormers en 2023, et de devenir la première franchise sud-africaine à atteindre les demi-finales de la Champions Cup. La formation de Pretoria a impressionné la semaine dernière en signant le carton des huitièmes, 59-19 à Lyon, avec neuf essais. Northampton a écarté pour sa part le Munster, après avoir déjà dominé la province irlandaise en phase de groupes. Invaincus cette saison dans la compétition, les Saints ont une jolie carte à jouer.

Stade Toulousain – Exeter, dimanche (16h00)

Tête de série numéro un après son parcours sans faille en phases de groupes, le Stade Toulousain déroule. Les joueurs d'Ugo Mola ont logiquement étouffé le Racing 92 en huitièmes (31-7) après avoir signé quatre succès bonifiés en phase de groupes. Bis repetita contre les Chiefs ? "Toute la semaine, on va nous dire que le Stade Toulousain est favori et qu’on ne voit pas comment il ne serait pas en demie" se méfiait Mola en conférence de presse. Le technicien haut-garonnais ne se souvient que trop bien de 2020 et la défaite à Exeter en demi-finale d'un opus largement perturbé par le Covid-19. Un stade que les Chiefs et leur jeune équipe avait aussi atteint l'an passé.

Le Stade devra notamment se méfier du phénomène Immanuel Feyi-Waboso, monstrueux en huitième en établissant un record de treize défenseurs battus, du jamais-vu depuis 15 ans et la prise en compte de cette statistique. Toulouse ne manquera pas non plus de talent, avec le retour sur le banc de Thomas Ramos, une semaine après celui de Romain Ntamack, titulaire pour la première fois depuis sa grave blessure au genou et aligné en charnière avec Antoine Dupont. Un succès pourrait offrir une demi-finale 100% tricolore, puisque le vainqueur croisera la route de l'UBB ou des Harlequins. Toulouse – Bordeaux-Bègles d'un côté, la Rochelle de l'autre, les demi-finales ressembleraient alors quasi trait pour trait à la Coupe d'Europe 2021, dernier succès du Stade sur la scène continentale.