Des débuts plus que réussis pour Gennaro Gattuso
Le nouveau sélectionneur de la Squadra Azzurra a réussi son baptême du feu pour ses deux premiers matchs de qualification pour la Coupe du Monde 2026, avec deux victoires et dix buts inscrits !
Sur le terrain comme en dehors, Gennaro Gattuso n'est pas du genre à renoncer. Malgré les échecs qui ont entaché son début de carrière d'entraîneur en 2013, à Sion (12 matchs), Palerme (8 matchs) puis Héraklion (17 matchs), l'ancien milieu de terrain de légende du Milan AC s'est accroché.
La suite a été à peine plus glorieuse même s'il a connu deux belles années au Milan AC puis à Naples de 2017 à 2021, avec trois nouveaux échecs en trois ans, à Valence (2022-2023), Marseille (2023-2024) puis à Split.
Mais à force de travail, d'abnégation, et toujours animé par la même passion, « Ringhio » a peut-être enfin trouvé chaussure à son pied après s'être vu confier les clés de la sélection italienne, sa Squadra Azzurra, avec laquelle il a remporté la Coupe du Monde en 2006 face à la France.
Deux matchs, six points, dix buts !
Engagé le 25 juin dernier, Gennaro Gattuso est à nouveau arrivé en pompier de service, dans un rôle qu'il connaît bien. Le voilà ainsi au chevet d'une nation historique du football mondial, qui doit déjà se relever d'un début de phase de qualifications pour la Coupe du Monde 2026 catastrophique, ayant conduit au limogeage de son prédécesseur, Luciano Spaletti.
Malgré son succès inattendu lors de l'Euro 2020, la Squadra Azzurra peine à retrouver son lustre d'antan et ne veut pas revivre le drame de la Coupe du Monde 2022, que les Italiens ont regardé à la télé. Gennaro Gattuso porte ainsi les espoirs de tout un pays sur ses épaules.
Ses grands débuts à la tête de la sélection transalpine étaient donc très attendus, et l'Italie n'a pas flanché, avec deux succès, 5-0 face à l'Estonie, puis 5-4 contre Israël dans un match complètement fou qui a bien failli lui filer entre les doigts.
Un profil offensif
Au contraire, les Italiens ont fait preuve d'une grande générosité, avec une domination sans partage face aux Estoniens (70% de possessions, 40 tirs !) et un cœur extraordinaire pour aller chercher trois points tellement précieux lundi soir dans les dernières secondes après avoir mené 4-2. A l'opposée de l'image de joueur teigneux qu'il incarnait lorsqu'il était joueur, Gennaro Gattuso se revendique en entraîneur offensif, et ça s'est vu sur ces deux premiers matchs !
Même si l'ensemble doit encore progresser, le plus important est là avec six points, et dix buts au compteur ! Surtout, on a retrouvé les qualités des nombreuses individualités qui doivent faire la force de ce collectif.
L'impact offensif d'un Federico Dimarco sur son côté gauche, la qualité du trio Barella-Tonali-Locatelli dans l'entre-jeu, ou encore la complémentarité du duo d'attaque Kean-Retegui sont autant de points positifs qui sont ressortis, avec une mention spéciale pour un Moïse Kean en très grande forme.
Un entraîneur protecteur
La fin de match à frissons face à Israël a renvoyé l'Italie au travail qui lui restait à accomplir pour espérer ravir la première place du groupe I à la Norvège et éviter ainsi les redoutables barrages. Elle a aussi permis au nouveau sélectionneur de la Nazionale de montrer une autre facette de son profil en s'érigeant en coach proche de ses joueurs, protecteur de son groupe
« Nous sommes trop vulnérables. On donne des buts trop facilement. Les garçons le savent, mais ce problème est le mien, pas le leur », a-t-il déclaré. « Pour jouer en équipe, on doit s'améliorer dans certains domaines. Mon staff et moi-même devons progresser aussi vite que possible. Je ne critique pas mes joueurs (…). Je vais les remercier dans le vestiaire, mais si on veut accomplir quelque chose d'important, on doit encore grandir ».
De plus, son statut de légende de la Squadra Azzurra opère toujours auprès des jeunes générations, comme c'est le cas pour Sandro Tonali, héros de la victoire 5-4 face à Israël grâce son centre-tir venu de nulle part à la 91e minute. « J'avais déjà parlé avec lui à de nombreuses reprises ; J'ai toujours voulu travailler avec lui, et maintenant cette opportunité est arrivée avec l'équipe nationale, et j'en suis très heureux », a-t-il confié. « Chaque mot qu'il m'a dit a été précieux pour moi, comme les conseils d'un père ».
Du jeu, des qualités individuelles, et de la cohésion, l'Italie ne tiendrait pas là la bonne recette ? Prochain rendez-vous dans un mois pour poursuivre cet élan, à nouveau face à l'Estonie puis Israël.